Mardi 26 septembre au Ground Control à Paris s’est tenue la soirée « Pépites 2023, à la rencontre de ceux qui s’engagent ». Un temps fort pour la Fondation de France qui met à l’honneur des initiatives innovantes et prometteuses qu’elle soutient.
« On ne se rend pas compte combien c’est compliqué quand on est porteur de projet de trouver un soutien pour nous aider à nous déployer. Alors merci à la Fondation de France pour la valorisation de notre projet, sa mise en avant et son invitation ici ce soir pour cette soirée exceptionnelle », déclarait César Ghaouti, de l’association Big Bang Ballers.
Le ton est donné. C’est effectivement la volonté de la Fondation de France de mettre le projecteur sur ces acteurs engagés qui ont fait de la solidarité leur absolue priorité. Ces solutions sont autant de réponses à des sujets majeurs pour notre société, comme la discrimination, la lutte contre le changement climatique, ou l’éducation, comme l’a souligné en préambule Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France. « Durant cette soirée, nous souhaitons raconter ce qui est rendu possible grâce à la générosité des donateurs. Le cœur de notre mission à la Fondation de France est de trouver des réponses aux grandes problématiques de notre société. Ces réponses, ce sont ces solutions imaginées par des femmes et des hommes qui agissent au service de l’intérêt général ».
Pour mettre en bouche les participants, un petit voyage à Marseille dans la prison des Baumettes, avec l’ouverture au public d’un restaurant pénitentiaire, dirigé par Carole Guillerm, où 13 commis de cuisine et de salle s’activent pour retrouver des perspectives d’avenir.
Carole Guillerm, responsable du restaurant Les Beaux Mets, situé dans la prison des Baumettes à Marseille
Ensuite, place à la terre qui fédère, qui repose et qui soigne, qu’il s’agisse de remobiliser les citoyens autour du reboisement d’un territoire du Nord-Pas-de-Calais comme le font les Planteurs volontaires sous l’impulsion de Thierry Luisin ou d’ouvrir un jardin thérapeutique pour les personnes atteintes de maladies chroniques comme le propose l’association Terre d’Hippocrate fondée par Julie Gardette. Autre initiative originale et touchante, celle d’Elodie d’Andréa et Louis Dransart qui ont ouvert un lieu de répit unique pour permettre aux aidants, c’est-à-dire toutes ces personnes qui s’occupent au quotidien d’un enfant handicapé ou d’un proche malade, de regoûter, le temps d’un séjour, aux plaisirs simples de la vie.
Thierry Luisin (Les Planteurs volontaires), Elodie d'Andréa & Louis Dransart (Les Bobos à la ferme), Julie Gardette (Terre d'Hippocrate) et Alexandre de Saint-Aignan, journaliste
Sur le devant de la scène également de belles initiatives en faveur de la jeunesse… Parmi elles, celle de l’association Ghett’up : « L’ambition de notre association, c’est d’offrir un espace aux jeunes des quartiers populaires afin de leur redonner confiance et d’avoir les armes pour construire leur avenir », a expliqué Ines Seddiki. Ghett’up propose aux jeunes entre 18 et30 ans un programme de leadership de six mois avec des prises de parole en public, des initiations au débat et un suivi de projets individuels d’entreprenariat.
Révéler le potentiel de chaque jeune et ouvrir de nouvelles perspectives, c’est aussi l’ambition de Gabrielle Légeret avec son association De l’or dans les mains qui sensibilise les collégiens aux métiers manuels. Comme elle l’explique, « l’idée, c’est de pouvoir changer le regard des jeunes sur ces métiers, leur montrer qu’il y a d’autres formes d’intelligence, de réussite, de parcours et de succès ».
Gabrielle Légeret de l'association De l’or dans les mains
Pour Louis Falga, de Tirelires d’avenir, « il est essentiel d’aider les jeunes de 18 à 25 ans car c’est un moment charnière pour prévenir l’exclusion et le sans-abrisme ». Face aux besoins croissants des jeunes sortant de l’Aide sociale à l’enfance, l’association a mis en place, en plus d’un soutien financier, un programme de mentorat horizontal assuré par des jeunes bénévoles du même âge.
La jeunesse est également un moment charnière pour sensibiliser aux enjeux de la démocratie, comme le fait le projet Déb’acteur porté par Thomas Pittau, qui propose aux jeunes de se glisser dans la peau de parlementaires : « à travers ce jeu de rôles, on discute de ce qui nous connecte tous : la politique, la démocratie. L'idée est en d'en faire un moment d'union, de partage et de découverte ».
Autre outil d’émancipation, le collectif DJ Academy for Girls, représenté par Olfa Arfaoui, est la première DJ académie pour les femmes du monde arabe. Il promeut les femmes dans l’industrie de la musique électronique, à l'heure où la représentation des artistes féminines est encore marginalisée en Tunisie.
Fahima Bousba (Déb'acteur), Louis Falga (Tirelires d'avenir) et Inès Seddiki (Ghett'up)
Des initiatives pour renouer le lien social étaient au cœur de la soirée. Lorsqu’il était étudiant en école de vétérinaire, Théo Noguer accompagnait des personnes sans-abris et leurs animaux. Il décide d’aller plus loin dans sa démarche en créant SoliVet, un réseau de professionnels destiné à aider les personnes précaires à se réinsérer, en proposant un accompagnement complet depuis la rue jusqu’au logement social.
Théo Noguer a créé Soli'vet apporte des soins aux animaux des SDF et au-delà, tout un accompagnement social.
De son côté, Assetou Coulibaly, architecte d’intérieur en Seine-Saint-Denis améliore le quotidien des habitants des quartiers populaires en redécorant et réaménageant leur appartement : « le but de cette initiative c’est de permettre à des personnes en situation précaire de redevenir acteurs de leur logement et donc de prendre confiance en eux. J’utilise la décoration d’intérieure comme moyen d’émancipation pour qu’ils puissent gagner en autonomie et en équilibre de vie ».
Assetou Coulibaly, architecte d’intérieur en Seine-Saint-Denis améliore le quotidien des habitants des quartiers populaires en redécorant et réaménageant leur appartement.
Petite séquence sportive pour clôturer la rencontre, avec notamment le témoignage de Pauline Le Mouellic, qui, avec Graines de footballeuses, encourage les filles à jouer au foot. « Passionnée de foot, j’ai finalement arrêté, à force de subir des discriminations. J’ai créé cette association pour rendre ce sport accessible à toutes les petites filles et leur montrer qu’elles sont à leur place sur le terrain » explique-t-elle. Convaincu de la vertu thérapeutique du sport, Enja Delepine, étudiant en filière Staps a monté le projet Aquarius pour accompagner les migrants à dépasser leurs traumatismes et à reprendre confiance en eux en leur apprenant à nager.
Pauline Le Mouellic (Graines de footballeuses), Enja Delépine (Aquarius) et César Ghaouti (Big Bang Ballers).
« La diversité et l’originalité des sujets abordés ce soir, c’est ce qui fait la force de ce qui nous réunit : notre capacité à sortir du cadre, à créer du lien avec des publics différents et à faire émerger des solutions durables et innovantes » a conclu Alexandre Giraud, directeur du mécénat de la Fondation de France.
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Crédits photos : Lucien Lung
