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Solidarité Liban : le soutien durable de la Fondation de France

28 juillet 2023

Trois ans après la double explosion meurtrière qui a frappé Beyrouth, la Fondation de France est toujours aux côtés des acteurs locaux. Depuis août 2020, elle a soutenu plus de 60 actions pour venir en aide à la population sinistrée, dans un pays en proie aux difficultés économiques et politiques.

Le 4 août 2020, une énorme explosion est survenue dans le port de Beyrouth, faisant plus de 200 morts, 6 500 blessés, 30 000 déplacés et détruisant une grande partie de la ville. Dès le lendemain, la Fondation de France lançait un appel à générosité et a collecté 3 millions d'euros pour aider le pays, déjà en crise, à se relever. 

Trois ans après l’explosion, les besoins de la population ont évolué mais sont toujours importants. Après avoir orienté en priorité son aide sur l’aide sociale et psycho-sociale ainsi que sur la réhabilitation intensive des habitats et des petits commerces, la Fondation de France concentre désormais ses soutiens sur les initiatives solidaires et sur l’aménagement des espaces publics et des espaces verts de la ville de Beyrouth.

Soutenir une économie locale sociale et solidaire

Alors que la crise économique et politique perdure et s’accentue, des initiatives citoyennes émergent pour penser de nouvelles voies génératrices d’emploi, tournées vers le secteur productif et bénéficiant aux populations les plus vulnérables.

Plusieurs actions ont ainsi été appuyées dans le domaine agricole et alimentaire. Le projet Dikken, porté par Jibal, met en lien des petits agriculteurs locaux et une épicerie sociale en plein cœur de Beyrouth. Les prix pratiqués dans cette épicerie, située dans un quartier populaire de la ville, sont ajustés en fonction du revenu des clients.

Cuisine solidaireL’épicerie solidaire mise en œuvre par Jibal dans le cadre de l’initiative Dikken.

Dans cette même lignée, l’initiative des jeunes de Nation Station qui allie solidarité et utilité économique, se poursuit dans le quartier de Geitawi à Beyrouth. A l’origine de ce projet, des volontaires qui ont occupé une station-service abandonnée de la capitale dès le lendemain de l’explosion, pour y créer un lieu communautaire et y distribuer des vivres et des repas aux personnes les plus vulnérables. La Fondation de France aide ce collectif à se structurer en association et à développer de nouvelles activités : un centre de santé, une cantine solidaire, et bientôt des ateliers pour les femmes ainsi que des installations énergétiques alternatives.

Cuisine solidaireL’initiative Nation Station.

Initié par un groupe de jeunes défavorisés, le  projet Agri-jeunesse, porté par les associations Alpha et CCFD-Terre solidaire et cofinancé par l’AFD, prend bonne forme. Le permis de construire pour réhabiliter un bâtiment désaffecté et le transformer en un lieu dédié à l’environnement et au développement durable et solidaire, a été obtenu. Le jardin est aujourd’hui aménagé en un espace maraîcher agro-écologique et les premiers espaces d’accueil en plein air sont en place.  À terme, ce lieu situé à Wadi-El-Karm, au Mont Liban profitera annuellement à 2 000 personnes prioritairement issues de quartiers défavorisés en proposant des activités de loisirs (camping, cinéma en plein air, jardinage, etc.).

Les jeunes du projet Agri-jeunesse aménagent l’espace maraîcher agro-écologiqueLes jeunes du projet Agri-jeunesse aménagent l’espace maraîcher agro-écologique.

Les expériences de Beyrouth sont progressivement dupliquées grâce à de nouveaux financements apportés par la Fondation de France. Parmi elles, l’action de l’association Warshee qui forme des femmes à devenir menuisières, est étendu à Tripoli. De même, le projet de cuisine solidaire, mené par DPNA pour apprendre aux femmes vulnérables à cuisiner et leur assurer un revenu, a été mis en œuvre dans la ville de Saïda.

Repenser Beyrouth

Les dégâts matériels occasionnés par l’explosion du 4 août sont considérables : dans une zone de 3 km autour du port, près de 10 000 immeubles ont été touchés dont 2 500 fortement endommagés. Dans les quartiers proches du port, se concentrent un grand nombre de bâtiments patrimoniaux dont la réhabilitation est longue et coûteuse. Enfin, la catastrophe a fait ressurgir la nécessité de mieux valoriser les espaces publics, lieux de rencontre des communautés et de respiration pour tous les habitants.

Dernièrement, la Fondation de France a contribué à la réhabilitation d’une ancienne école en cinéma avec Metropolis ou encore à la construction d’un centre communautaire avec Design for community, et les habitants de diverses communautés du quartier populaire de Karantinas.

Le réaménagement du plus grand espace vert de la capitale, le Bois des pins, grâce à DPNA (Association du développement des gens et de la nature) en collaboration avec l’Ambassade de France au Liban, incarne cette volonté de réhabiliter les espaces publics pour que le grand public en bénéficie.

Bois des pinsLe réaménagement du Bois des pins, mené par la DPNA

Les réflexions et les actions destinées à rendre Beyrouth plus verte, plus ouverte et plus solidaire s’illustrent notamment avec l’appui du Beirut Urban Lab, qui croise des données sociologiques et urbanistiques pour produire des analyses afin de comprendre la ville et de la réhabiliter de façon durable. Cet organisme coordonne les acteurs qui reconstruisent la ville, en concertation avec des architectes, des ingénieurs et les habitants de la ville. De ces analyses et échanges est né un projet de coulée verte, sur le tracé de l’ancien chantier d’autoroute urbaine, jusqu’au port de Beyrouth. Une véritable opportunité pour redynamiser la capitale et permettre aux habitants de se réapproprier l’espace public.