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« L’adolescence est un moment charnière » : entretien avec Marie Trellu-Kane, co-fondatrice et présidente d’Unis-Cité

Marie Trellu-Kane, co-fondatrice et présidente d’Unis-CitéMarie Trellu-Kane, co-fondatrice et présidente d’Unis-CitéL’association Unis-Cité a inspiré le lancement du service civique en France. Depuis trois ans, elle propose un dispositif de prévention et d’engagement citoyen autour de la santé mentale basé sur le pair à pair.

En quoi consiste le programme des ambassadeurs en santé mentale ?
Le principe est simple : ce sont des jeunes Unis-Cité, co-tutorés par une structure experte en santé mentale, qui vont à la rencontre d’autres jeunes pour leur parler de santé mentale. L’objectif est de sensibiliser des jeunes éloignés à cette thématique, de déstigmatiser les maladies psychiques, de libérer la parole et d’orienter vers les professionnels du territoire si besoin…

Nous avons expérimenté ce programme d'abord à Lyon, puis en région Ile-de-France et en Bretagne. Aujourd’hui, nous avons le sentiment qu’il faut le développer et le généraliser sur l’ensemble du territoire. Un jeune qui parle à d'autres jeunes, c'est absolument magique et ça marche très bien et c’est extrêmement complémentaire aux actions menées par les professionnels. Les ambassadeurs ont souvent eux-mêmes vécu des choses difficiles et ils savent trouver les mots, bien que la question de la santé mentale soit encore souvent taboue. Quand les jeunes parlent à d'autres jeunes de ces questions, on désacralise et on libère la parole. La prise de contact avec des professionnels, dès lors que ce sont des jeunes qui les orientent vers eux, se fait beaucoup plus naturellement et spontanément. On voit que le déclic peut se faire grâce à ça, et c'est vital.

Pourquoi avoir décidé de mobiliser Unis-Cité sur ce sujet en particulier ?
L'adolescence est un moment charnière au cours duquel il y a des basculements possibles, avec de vraies difficultés et un manque d'appropriation des dispositifs d'aide qui existent. Or, ce qui est repéré tôt est plus vite soigné et on peut éviter des drames. Avec la crise Covid, l'accélération des problématiques climatiques ou encore la guerre en Ukraine, l'anxiété des jeunes s'est accélérée. Nous voyons parmi les jeunes qui viennent à Unis-Cité depuis trois ans une résurgence de situations de souffrance, de tentatives de suicide, de jeunes en dépression, de jeunes qui s'isolent. Il faut libérer la parole et orienter les jeunes qui sont en danger vers les professionnels. En effet, ils n’y vont pas spontanément. Et quand ce sont les parents ou les enseignants qui le font, ils n'entendent pas forcément. Il y a un vrai besoin de déployer le pair à pair, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de co-développer ce programme d'ambassadeurs en santé mentale avec la fondation ARHM.

Comment sont formés ces jeunes ambassadeurs en santé mentale et comment interviennent-ils ?
La fondation ARHM a défini un socle de qualité de formation pour les ambassadeurs : six jours de formation dispensée par des professionnels de la santé mentale, dont le PSSM, pour avoir les outils et connaître les acteurs du territoire vers lesquels ils pourront orienter les jeunes. Ensuite, ils interviennent toujours en collectif, au minimum en binôme, dans des missions locales, des centres sociaux, des centres de formation ou encore des écoles de la deuxième chance. Ce sont souvent des endroits où les jeunes rencontrent un peu de difficultés, par exemple parce qu'ils sont déscolarisés. Généralement, les ambassadeurs leur proposent un parcours d’au moins quatre ateliers avec des quiz et des petites vidéos pour lancer le débat. Grâce à ces ateliers et animations, les ambassadeurs arrivent à libérer la parole, à susciter des prises de conscience. Ils terminent toujours leurs interventions en indiquant les bonnes adresses en fonction des problématiques qu'ils ont observées dans le groupe.

Après trois ans, quel bilan pouvez-vous tirer de ce programme ?
Depuis trois ans, plus de 90 jeunes ont été formés ambassadeurs et ont été à la rencontre de plus de 9 000 enfants et adolescents. Nous avons mené une étude : 87 % des adolescents bénéficiaires des interventions Unis-Cité déclarent que ces interventions ont amélioré leurs connaissances sur la santé mentale et 76 % déclarent qu'ils vont mieux. Ce qui est aussi très fort, ce sont le retour de ces jeunes ambassadeurs, qui nous disent que l'engagement chez nous leur a soit sauvé la vie, soit fait prendre conscience qu'ils peuvent jouer un rôle dans la société alors qu’ils pensaient n'avoir rien à apporter. 

En ce début de nouvelle promotion, nous avons essaimé, grâce au soutien de plusieurs partenaires dont la Fondation de France, dans 7 régions, 20 villes avec près de 160 volontaires.

Et nous espérons bien pouvoir continuer sur cette lancée !

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