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À Grenoble, la Capsule fait décoller les initiatives portées par la jeunesse !

18 septembre 2023

Depuis 20 ans, à Grenoble, l’association Cap Berriat aide les jeunes à trouver leur place dans la société. Elle a ouvert un tiers lieu, la Capsule, une sorte d’écrin pour accueillir les jeunes, canaliser leur engagement et les aider à donner vie à leurs projets. Une action soutenue dans le cadre du programme Inventer demain/Démarches Territoriales de la Fondation de France Centre-Est.

Entretien avec Olivier Andrique, directeur de Cap Berriat, et Martine Chanas, bénévole référente enfance-famille à la Fondation de France Centre-Est.

Qu’est-ce que la Capsule ?  

OA. La capsule est un tiers-lieu dédié à la jeunesse, à la culture, et à l’économie sociale et solidaire. Depuis mai 2022, date de sa création, nous avons dû déménager à de multiples reprises. Nous venons enfin de signer un bail emphytéotique de 30 ans, ce qui inscrit notre démarche dans la durée.

Cet espace se veut un incubateur d’alternatives sociales, culturelles et citoyennes. Nous accompagnons en moyenne 350 porteurs de projets par an. Nous hébergeons aussi une pépinière de structures inscrites dans le champ de l’ESS (150 à ce jour), notamment des petites associations dédiées à la jeunesse.

À la Capsule, on trouve des espaces qui facilitent l’expérimentation et les rencontres : un restaurant, un café culturel et citoyen, des espaces de travail, des salles de réunions, un medialab, un biolab, une salle d’activités et de spectacles, une rue culturelle et même « un terrain vague ». Un clin d’œil en référence à l’histoire de notre structure d’éducation populaire, fortement marquée par la culture des espaces intermédiaires et des friches. Nous sommes convaincus qu’il est nécessaire de garder des espaces de liberté et de création dans nos villes. Avec la Capsule, nous souhaitons développer l’idée d’Espace Test d’Activité et d’Emplois dans le champ de l’ESS.  

interviewgreenradioLa façade de la Capsule à Grenoble © Mélanie Hoffmann 

Pourquoi la Fondation de France Centre-Est a-t-elle choisi de soutenir Cap Berriat dans la mise en route de cet espace ? 

MC. Jusqu’à présent, la Fondation de France formulait des appels à projets auxquels les associations répondaient. Avec le programme Démarches territoriales, la logique est inversée : nous allons à la rencontre d’acteurs portant des démarches à fort impact et qui apportent des réponses nouvelles originales au cœur des territoires. Ce qui est intéressant avec Cap Berriat, c’est l’accueil inconditionnel qu’elle propose aux jeunes et le travail mené sur le terrain avec de nombreux partenaires pour toucher le plus de monde possible. Les jeunes viennent tels qu’ils sont, avec leur personnalité, leur parcours, leurs forces et leurs faiblesses. Le but est de les accompagner pour les aider à se construire en tant qu’individu, citoyen, professionnel.  
Au-delà du soutien financier de la Fondation de France Centre-Est, nous réalisons un suivi régulier sur 3 ans, favorisons les mises en réseaux, apportons notre contribution sur le volet RH ou d’autres sujets comme par exemple l’ingénierie financière de l’association.  

Quelles priorités vous êtes-vous fixé pour la Capsule ?  

OA. Les tiers-lieux explosent aujourd’hui, ils sont souvent synonymes de start-up, d’innovation technologique et sont réservés à des catégories de population. Nous souhaitons avec La Capsule donner une dimension sociale et inclusive à l’innovation. Faire en sorte que ce type de lieu soit aussi ouvert à ceux qui ont moins de moyens. Et quand on parle d’ouverture, c’est du 24/24 et du 7/7 pour coller aux rythmes de vie des jeunes. Nous voulons que les jeunes s’approprient notre lieu pour inventer leurs propres réponses.

interviewgreenradio©Audrey Chic

D’où les 3 axes que nous avons définis pour notre projet associatif. Le 1er est de lutter contre le fatalisme. Nous aidons des jeunes parfois résignés à transformer leurs colères en projets. Nous allons vers eux, nous les faisons venir aussi : à travers notre pépinière, ils découvrent une multitude de métiers et d’engagements, échangent avec leurs pairs. C’est stimulant pour eux de rencontrer des jeunes qui ont réussi à ouvrir des portes et à prendre des chemins de traverse. Nous leur faisons confiance et leur permettons de créer des activités, des emplois et des propositions sociales en lien avec les enjeux d’aujourd’hui. Nous essayons de faire passer l’idée qu’il faut changer la donne, en dédramatisant le rapport à l’échec.  
Le second axe est la lutte contre les enfermements identitaires, pour créer du commun. Des jeunes de divers milieux se côtoient, cela crée des rencontres inattendues, du lien social, de l’entraide. Le 3e axe est la lutte contre la précarité et le dernier est l’environnement. Beaucoup de jeunes sont marqués par les risques liés au dérèglement climatique et ils sont nombreux à agir. 

À La Fondation de France aider les jeunes, c’est agir pour l’avenir ?

MC. Les jeunes sont considérés comme un public prioritaire, c’est une évidence ! Notre société manque de bienveillance à l’égard des jeunes qui sont souvent ignorés voire malmenés y compris par le système scolaire. Il faut leur redonner leur place, les moyens de la trouver, les reconnaître, faire preuve de solidarité et d’empathie. C’est un devoir que nous avons à leur égard, afin qu’ils puissent s’accomplir, devenir de futurs citoyens éclairés qui puissent à leur tour offrir la même bienveillance aux générations futures.  

rue culturelle© Audrey Chic

En quoi la Fondation de France a-t-elle joué un rôle important dans ce projet innovant porté par Cap Berriat ? 

OA. Les jeunes sont en première ligne de toutes les fractures sociales. Ils sont les plus touchés et aussi sans doute les plus en capacité de trouver des solutions. Parfois en tant qu’association, nous sommes entravés dans des logiques de dispositifs, des critères restrictifs. La Fondation de France a eu un regard global sur notre projet : son aide garantit notre liberté d’action. À la Capsule, nous accueillons par exemple des associations qui travaillent sur les questions d’alimentation et d’environnement (Restaurant le Bouillon, traiteur les Mijotés, Green radio), mais aussi une école de cinéma gratuite portée par l’association Shaolin Shadow pour les jeunes des quartiers prioritaires, Serein.e.s, une association qui lutte contre les violences faites aux femmes, ou encore Associa’jeunes qui lutte contre les phénomènes de discriminations... C’est un vrai bouillonnement que nous souhaitons rendre plus visible.