Imprégné de culture classique et passionné par les humanités contemporaines – sophrologie, art numérique … -, Henri de Navacelle a créé en 2016 la Fondation Humanités, Digital et Numérique, abritée à la Fondation de France. Ambition : soutenir l’innovation pédagogique et ouvrir les chakras de tous les publics par l’accès aux humanités.
« L’Homme se réalise en réalisant », martèle cet ancien officier de marine devenu responsable RH et formation puis directeur d’un centre de formation industriel et technologique. On se convainc en l’écoutant que le bonheur est dans l’action, le mouvement créateur et l’accès aux humanités.
Quand l’heure de la retraite a sonné, Henri de Navacelle s’est lancé avec fougue et imagination dans l’aventure philanthropique. Cap sur des projets « improbables et décoiffants », avec une folle envie de décloisonner les cerveaux, de lutter contre les silos éducatifs et de donner à tous un accès à soi grâce aux humanités classiques et modernes.
Sa boussole intellectuelle comme son tempérament l’ont conduit à naviguer sur les eaux bouillonnantes de l’expérimentation pédagogique. Fuyant les courants du conservatisme scolaire, il se dit fan du « hors programme » et du « tiers pédagogique », le meilleur moyen à ses yeux de faire émerger des talents insoupçonnés.
Sa fondation a déjà financé plus de 50 projets. Cours de grec ancien en centres de formation d’apprentis industriels ; ateliers philo en bac pro et BTS ; écriture de pièces de théâtre par des détenus, des collégiens, des résidents d’EHPAD et de centres d’hébergement d’urgence, lus sur la scène du Châtelet par les détenus ; création d’une troupe de théâtre avec de jeunes migrants ; initiation au codage informatique et à l’art numérique au profit de personnes handicapées mentales …
De quoi assouvir son éclectisme résolu. Secondé par ses cinq enfants, il se dit heureux d’avoir rencontré « des personnes exceptionnelles et noué des liens féconds avec de très nombreux porteurs de projet. »
Son rêve ? Que tous les jeunes puissent faire du grec ancien, du théâtre et de la philosophie dès la classe de sixième ! Que les métiers manuels aient accès aux humanités. Et que le chant choral trouve une vraie place dans le système éducatif français.
La tête dans les étoiles et des ambitions au long cours, mais aussi les pieds sur terre et des convictions bien enracinées, il a décroché l’an dernier un bac pro pour devenir agriculteur ! « Je fais ainsi le lien entre l’humus et l’humain », sourit-il. De l’art de cultiver son jardin et d’aider les autres à en faire autant …
