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Solidarité Mayotte : « Six mois après la catastrophe, l’enjeu est d’unir les forces pour reconstruire durablement »

13 juin 2025

Karine Meaux 3mois mayotteDominique Boyer est président du comité Solidarité Mayotte de la Fondation de France. Composé de neuf experts bénévoles, ce comité a été mis en place dès les premiers jours suivant le passage du cyclone Chido pour évaluer les besoins prioritaires, entrer en contact avec les acteurs locaux et examiner les demandes de soutien. Ancien inspecteur de l’Éducation nationale lors du passage du cyclone Irma à Saint-Martin en 2017, Dominique Boyer a également vécu à La Réunion, en Guadeloupe, en Polynésie, et connaît très bien les enjeux spécifiques aux territoires ultramarins.

Quelle est la situation à Mayotte six mois après la catastrophe ?

La situation demeure très tendue et les besoins immenses dans tous les domaines : éducation, santé, habitat, agriculture... Aujourd’hui, la grande majorité des élèves ne bénéficie toujours pas d’une scolarité normale. L’accès à l’eau reste un problème majeur. La situation, déjà fragile avant le cyclone, s’est aggravée depuis. L’épidémie de chikungunya, en pleine propagation, illustre la persistance des difficultés sanitaires. La nature est fortement endommagée, les chemins d’accès très abimés. De nombreux arbres, souvent des essences précieuses, ont été abattus.

Nous nous sommes rendus plusieurs fois sur place depuis décembre pour saisir l’ampleur des dégâts et des besoins, mieux comprendre la réalité vécue par les Mahorais et nous coordonner avec les acteurs locaux pour apporter une aide efficace et durable. La population, malgré les épreuves, continue de se mobiliser. Depuis le lancement de notre opération Solidarité Mayotte, nous avons reçu des centaines de demandes de soutien de la part d’associations locales.

Quelles sont les priorités de la Fondation de France aujourd’hui ?

Dans un premier temps, l’urgence a été de répondre aux besoins essentiels, notamment fournir de l’eau et de la nourriture. Aujourd’hui, la situation est moins critique d’un point de vue alimentaire. Cela nous permet d’envisager des actions à plus long terme, même si nous continuons de répondre aux besoins de première nécessité des personnes les plus vulné- rables et isolées, comme les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Nous entrons aujourd’hui dans une phase de reconstruction, qui passe naturellement par de nombreuses actions autour de l’habitat : sécuriser, réparer les logements, accompagner les réflexions sur de nouvelles constructions… L’action de la Fondation de France vise une reconstruction durable et respectueuse de l’environnement, en coopération avec les acteurs publics, privés et associatifs.

Le soutien médical et psychologique, encore très insuffisant, est une autre de nos priorités, tout comme le soutien aux actions éducatives. Nous mettons également l’accent sur la relance économique, notamment agricole, essentielle pour garantir l’autonomie alimentaire de l’archipel.

Comment les différents acteurs impliqués collaborent-ils ensemble ?

La solidarité associative à Mayotte est remarquable. De nombreuses associations se sont mobilisées rapidement, mais un important travail de coordination est nécessaire pour éviter la dispersion des efforts. L’enjeu : unir les forces autour de projets communs et structurer les réseaux, qu’il s’agisse de mutualiser les initiatives agricoles ou de renforcer les liens entre associations éducatives, sportives et sanitaires.

Nous avons misé sur le dialogue, la création de liens de confiance et l’instauration de pratiques de travail partagées. Lors de nos missions de terrain, nous rencontrons de nombreux acteurs pour les aider à structurer leurs projets de façon réaliste, en réponse aux besoins prioritaires. Ce travail de proximité est essentiel : au fil des mois, les relations se consolident et les collaborations deviennent plus efficaces. Cela implique un suivi rigoureux : bilans réguliers, audits de terrain… L’objectif est d’apporter une réponse adaptée et souple, capable d’évoluer en fonction des besoins.


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