Centres Relier : agir ensemble contre le harcèlement scolaire
En France, on estime à 700 000 le nombre d’enfants victimes de harcèlement scolaire, avec des conséquences dramatiques à la fois sur leur scolarité (absentéisme, décrochage scolaire) et leur santé (traumatisme, phobie, dépression voire suicide). Le harcèlement touche également les familles, qui se sentent souvent démunies et se voient contraintes de rechercher des scolarités alternatives. L’association Centres Relier, soutenue par la Fondation de France, agit dans de nombreux territoires pour apporter des réponses concrètes face au harcèlement, en coordination avec les établissements scolaires.
Après une phase d’expérimentation menée dans 4 territoires (Paris, Meudon, Evry-Courcouronnes et Beauséjour, sur l’île de La Réunion), l’association Centres Relier intervient désormais dans 18 collectivités territoriales. Elle accompagne aujourd’hui près de 1 200 enfants victimes de harcèlement et organise également des campagnes de sensibilisation auprès de milliers d’adultes, principalement des parents d’élèves et des membres du personnel éducatif. Son modèle est en perpétuelle évolution afin de répondre aux besoins émergents et de faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé seul face au harcèlement.
Une alliance éducative pour soutenir enfants et parents
Concrètement, l’association met en réseau les acteurs d’un territoire pour apporter un accompagnement complet et inédit autour du harcèlement, avec des interventions à la fois auprès de l’enfant, des parents et au sein de l’établissement (dans les classes et auprès des enseignants). « Nous avons besoin de travailler en alliance éducative afin de ne pas laisser les parents démunis face au long parcours de reconstruction de leur enfant » explique Daniel Jasmin, cofondateur des Centres Relier. L’objectif est également d’améliorer le climat scolaire afin de permettre un retour à l’école dans les meilleures conditions pour l’enfant victime de harcèlement.
Monster Moods, un nouvel outil destiné à la petite enfance
Développé par les Centres Relier en collaboration avec des professionnels de la petite enfance, le jeu Monster Moods est un support de sensibilisation qui aide les enfants à mettre des mots sur leurs émotions, à détecter et exprimer des situations injustes vécues à l’école, à la maison ou en ligne. Présenté en avant-première au Festival Ludique International de Parthenay (FLIP) en 2025, l’outil s’appuie sur des supports visuels de lieux de vie (classe, parc, maison) pour faciliter l’identification des situations problématiques et aider à libérer la parole des plus jeunes. Soutenu par la Fondation de France, le jeu a été mis à disposition gratuitement des premières écoles et crèches qui en ont fait la demande cette année.
Agir spécifiquement contre le cyberharcèlement
Explosion de l’utilisation des réseaux sociaux chez les enfants et adolescents, plus forte exposition à des contenus violents ou dégradants, intensification des « effets de meute » : le numérique rebat les cartes de la prévention du harcèlement à l’école. Face à ce constat, il est nécessaire d’agir simultanément sur plusieurs fronts : l’identification précoce des signaux, l’éducation aux médias et à l’accès à l’information, et l’accompagnement des adultes pour créer des environnements de confiance propices à la parole des jeunes.
Parmi les modalités d’actions pour répondre à ces enjeux, le dispositif Stop Cyberviolences , porté par les Centres Relier, est destiné à renforcer la prévention en ligne pour les jeunes de 8 à 16 ans, ainsi que pour leurs parents, éducateurs et enseignants. Il comprend notamment 4 vidéos interactives conçues pour mieux comprendre toutes les formes de cyberviolences qui peuvent survenir en milieu scolaire, des groupes d’échanges vocaux anonymes, auxquels prennent part des psychologues, un chatbot/agent conversationnel qui conseille les jeunes lorsqu’ils sont seuls face aux écrans. L’association a également mis en place un baromètre qui prend la mesure des cyberviolences dans chaque établissement scolaire et qui permet de déployer des actions adaptées à chaque situation. L’objectif ? Mieux protéger les enfants et adolescents des dangers du cyberharcèlement en milieu scolaire et améliorer la prise de conscience générale sur ces risques auxquels les jeunes publics sont de plus en plus exposés.