Concours Déclics jeunes : 50 ans d’engagement auprès des jeunes
Depuis 1975, la Fondation de France soutient l’engagement des nouvelles générations en faveur de l’intérêt général avec le concours Déclics jeunes qui fête cette année son cinquantième anniversaire. Créé à l’initiative de la Fondation Salavin-Fournier sous le nom de Prêts d’honneur aux jeunes, il a depuis permis à plus de 1 000 jeunes âgés de 18 à 30 ans de concrétiser leurs projets innovants pour bâtir une société plus solidaire et durable. Entretien avec Anna Ghiraldini, responsable du concours Déclics jeunes à la Fondation de France.
Comment est né le concours Déclics jeunes ?

Quelle est la vocation et l’esprit du concours ?
Le concours est avant tout un tremplin pour des jeunes à un moment clé : la période de transition entre la fin de l’adolescence et le début de la vie adulte. Il s’agit d’une aide concrète : plus de 6 millions d’euros de bourses ont été allouées depuis la création du concours. Chaque lauréat reçoit une bourse individuelle de 3 000 à 8 000 euros, ainsi qu’un accompagnement personnalisé pour mener à bien son projet. Les jeunes bénéficient également d’un soutien méthodologique, grâce à des partenaires reconnus comme l’Institut de l’Engagement et Live for Good. Au-delà de l’aide financière et de l’accompagnement proposé, ce concours est aussi une preuve de confiance en la jeunesse, dans sa capacité à transformer ses passions et ses envies d’agir en engagements durables et concrets.
Comment l’histoire et les valeurs du couple Salavin-Fournier continuent-elles de guider le concours aujourd’hui ?
Dans l’esprit de Léon Salavin et Jeanne Fournier, il ne s’agissait pas seulement d’apporter un soutien financier, mais aussi d’encourager l’initiative et l’esprit d’entreprendre des jeunes, pour les aider à trouver leur place dans la société. Leur influence reste très présente dans le concours. Leur philosophie était vraiment de faire confiance aux jeunes et ne pas présupposer ce qui est bon pour eux. Par conséquent, nous partons toujours de l’envie d’engagement exprimée par un jeune, et notre rôle est de l’aider à la concrétiser. Cette ouverture à tous types de projets, cette écoute attentive des parcours et des aspirations, constituent l’ADN du concours.
Depuis 1975, plus de 1 000 lauréats aux parcours très divers ont été soutenus. Qu’est-ce qui les relie ?
Les lauréats viennent de tous horizons, de France métropolitaine, des Outre-mer et même de pays étrangers. Leurs parcours sont très variés, mais ils partagent tous une même flamme : l’envie de consacrer leur énergie, leur temps et leurs ressources à une cause d’intérêt général. Pour certains, cet engagement est total, presque corps et âme. Le concours les accompagne d’ailleurs sur cet aspect : apprendre à gérer cet engagement et à préserver un équilibre de vie tout en poursuivant leurs projets. Ce qui les relie véritablement, c’est cet instinct d’action, ce besoin presque vital d’agir pour les autres.
Parmi les lauréats récompensés, quels sont ceux qui vous ont particulièrement marqué ?
Il y en a beaucoup, mais je pense à quelques parcours qui m’ont particulièrement touchée. Cassandra Felgueiras, lauréate 2019, a inventé et expérimenté des instruments de musique tactiles pour permettre aux personnes sourdes ou malentendantes de percevoir les vibrations transmises par les instruments. Je pense aussi à Athénais Didierjean, lauréate 2021, diagnostiquée dyslexique, dysorthographique et dyscalculique, qui a conçu la bande dessinée « Dys et ordinaire » pour aider le personnel scolaire et les proches des jeunes concernés à mieux comprendre les enjeux et difficultés liés à ces troubles invisibles, ainsi que leurs conséquences sur le quotidien.
Comment fonctionne le jury qui sélectionne les lauréats du concours ?
Le jury a toujours eu une place essentielle dans le concours. Les présidents et présidentes successifs, souvent des personnalités reconnues, se sont montrés de plus en plus investis au fil des années. Pour les éditions récentes, nous avons fait appel à des figures du monde de l’économie sociale et solidaire, des personnes qui savent ce que signifie porter un projet d’intérêt général. Leur regard est précieux : ils accompagnent les jeunes en amont, lors de la sélection des dossiers, puis pendant toute la durée du concours. Ce sont de véritables parrains et marraines, à la fois exigeants et bienveillants.
Les mécènes ont toujours été au cœur du projet. Comment sont-ils impliqués dans le concours ?
Les fondations abritées, qui sont mécènes du concours aux côtés de la Fondation de France, interviennent après le jury, lorsque la liste des lauréats est établie. Certaines sont impliquées depuis longtemps, d’autres nous rejoignent chaque année. Pour cette édition anniversaire, plus de la moitié de la promotion est soutenue par ces fondations partenaires, ce qui est une vraie réussite ! La Fondation Philippe et Jean-Pierre a par exemple soutenu quatre projets cette année. Un ancien lauréat, Tristan Lecomte, le fondateur d’Alter Eco, a quant à lui choisi de parrainer deux jeunes : c’est un symbole fort de transmission.
Une anecdote marquante liée à une remise de prix ?
Je pense à Lou Chavepayre, lauréate en 2021. Son projet consistait en la création d’un bras robotisé à destination de ceux qui n’ont pas l’usage de leurs mains pour leur permettre de sculpter avec les yeux. Privée de la parole et tétraplégique, elle communique par un ordinateur à commande oculaire. Lors de la remise des prix, elle a présenté de cette manière son projet. C’était un moment extrêmement fort : sa détermination, son inventivité, sa volonté de partager et de transmettre ses idées ont profondément marqué l’assemblée. Elle incarne à merveille l’esprit des Déclics jeunes.
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