Encourager et aider les artistes « sans distinction d’âge, de nationalité, ou autre », tel est le cœur de la mission de la Fondation Charles Oulmont. Abritée à la Fondation de France, elle fête cette année son 40ème anniversaire. Depuis sa création, plusieurs centaines de prix ont été remis à des artistes aussi bien dans le domaine de la musique que du théâtre, des arts plastiques ou de la littérature.
Homme de lettres, auteur de nombreux ouvrages (essais, romans, théâtre…), collectionneur, journaliste et critique, Charles Oulmont a consacré sa vie aux arts. En 1982, à l’approche de ses 100 ans, il créé un « centre d’aide » pour soutenir les artistes, parfois en difficulté, et les encourager à poursuivre leur carrière. A sa mort en 1984, ce centre est renommé et devient la Fondation Charles Oulmont. Quarante ans plus tard, 400 artistes ont bénéficié du soutien de la fondation. Cette année encore, 10 prix de 4 000 euros seront décernés. Les lauréats, souvent en début de carrière, sont sélectionnés par des jurys composés d’experts (critiques littéraires, metteurs en scène, anciens lauréats…), qui étudient les candidatures déposées par une centaine d’artistes toutes disciplines confondues.
Lauréats 2023 :
- Littérature : Isabelle Marrier, Celle qui n’y était pas (roman) ; Olivier Mannoni, Traduire Hitler (essai)
- Théâtre : Lisa Martino, Le journal d’une femme de chambre ; Benjamin Voisin, Guerre
- Arts plastiques : Julian Semiao (peintre) ; Astrid Delacourcelle (peintre) ; Phénix Varbanov (peintre)
- Musique : Maxime Quennesson (violoncelle) ; Kojiro Okada (piano) ; Rodolphe Menguy (piano)
Le prochain prix sera décerné en fin d'année. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 15 mai pour les arts plastiques, et jusqu'au 15 juin pour les trois autres disciplines.
Des lauréats aux profils artistiques variés
La Fondation Charles Oulmont s’attache à valoriser une grande diversité des profils et des créations. Elle a ainsi distingué en 1993 la comédienne Emmanuelle Laborit, devenue la même année la première artiste atteinte de surdité à recevoir un Molière de la révélation théâtrale. Ou encore Jivko, sculpteur d’origine bulgare récompensé en 1995 et connu entre autres pour des œuvres traitant de l’anthropomorphisme mythologique (représentation de dieux ou créatures mythologiques avec des caractéristiques et/ou des traits humains).
Plusieurs artistes récompensés d’un prix Charles Oulmont ont connu de brillantes carrières. C’est le cas de l’écrivain Emmanuel Carrère, récompensé en 1988 pour son roman Hors d’atteinte ? et lauréat par la suite de nombreux prix littéraires, de l’auteur Emmanuel Dongala, distingué la même année pour son roman Le feu des origines, ou encore du pianiste Karol Beffa, lauréat en 2005. Autre exemple : celui de Thierry Lopez, comédien et metteur en scène lauréat en 2018 dans la catégorie Théâtre, qui a joué dans plusieurs pièces et a décroché un Molière seul en scène en 2019, puis trois nouveaux Molière en 2023.
« Attentive à la diversité et aux nouveaux courants artistiques, la Fondation Charles Oulmont se renouvelle en permanence pour soutenir des artistes qui vivent de leur passion, mais qui ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur. Le legs récent de Simone Brunau, ancienne présidente de la Cité internationale des arts, constitue un témoignage et un encouragement forts en faveur de la poursuite de notre mission », explique Philippe Oulmont, petit-fils du fondateur Charles Oulmont et Président d’honneur de la fondation.
Chaque année, la Fondation Charles Oulmont organise un « concert des lauréats » gratuit mettant à l’honneur les musiciens récompensés l’année précédente. Le prochain concert aura lieu le dimanche 29 septembre 2024 à l’auditorium de la Cité internationale des arts à Paris. À l’occasion du 40ème anniversaire de la fondation, il devrait réunir également plusieurs anciens musiciens lauréats.
Photos : © Paloma LAUDET
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