À la suite de la pandémie de Covid-19, le violoncelliste Gautier Capuçon a lancé une fondation éponyme pour aider les jeunes musiciens dans leurs études et leur carrière.
« Je veux m’investir auprès de jeunes musiciens pour leur faire profiter de mon expérience de la scène et créer une grande famille d’artistes, débutants et confirmés », déclare Gautier Capuçon. En janvier 2022, le violoncelliste a créé sa fondation pour aider des artistes d’exception, en France et à l’étranger, pour leurs études ou les premiers pas de leur carrière.
La crise sanitaire et les confinements ont précipité ce projet qu’il « mûrissait depuis des années ». Concerts et festivals ont été annulés et n’ont pas été reprogrammés ensuite. Un coup dur pour les jeunes musiciens qui ont déjà du mal à trouver leurs premiers engagements en temps normal. « Pour eux, cette crise a été absolument dramatique », déplore le jeune fondateur.
« Grâce à l’expertise de la Fondation de France, j’ai pu monter mon projet philanthropique très vite pour répondre aux besoins urgents de ces jeunes, se félicite Gautier Capuçon. Je ne suis pas un spécialiste, je voulais être accompagné par des professionnels. Il était essentiel de m’entourer de personnes en qui je peux avoir confiance. »
Sa fondation s’adresse aux 18-25 ans, diplômés d’un Conservatoire national supérieur de musique ou titulaires d’un prix de conservatoire. Elle agit autour de trois axes : l’attribution de bourses d’études, la programmation en première partie de concert, et l’enregistrement d’un disque par an chez Warner Classics. Un premier appel à candidatures a été lancé en mars.
Avec sa fondation, Gautier Capuçon concrétise un engagement de longue date. Le musicien était déjà impliqué dans des actions de solidarité, comme Symphonie pour la vie ou le Gala des Pièces Jaunes. Il est aussi ambassadeur d’Orchestre à l’École et instigateur d’Un été en France, un festival itinérant où il invite de jeunes talents à se produire à ses côtés.
À 40 ans, il souhaite rendre ce qu’il a eu la chance de recevoir. Dans sa jeunesse, il a bénéficié d’une bourse pour étudier en Autriche et a toujours pu compter sur le soutien de ses professeurs. « J’ai eu des maîtres extraordinaires qui m’ont guidé tout au long de ma carrière, j’ai eu envie de redonner. C’est le cycle normal de la vie. La musique, c’est du partage. »
Tout juste rentré de Lviv en Ukraine, il annonce que sa fondation proposera cette année une bourse exceptionnelle destinée aux musiciens ukrainiens. « Beaucoup de jeunes artistes ont dû quitter l’Ukraine précipitamment. Il faut les aider à poursuivre leur rêve pour qu’ils puissent être des ambassadeurs de paix par la musique. La musique peut apporter du réconfort, du bonheur, du soleil. C’est important qu’elle soit au service de toutes les causes », conclut-il.
