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« L’engagement est toujours motivé par l’idéal d’un monde meilleur » par Delphine Ernotte

18 septembre 2020

Crédits : FTV-Gilles Gustinepar Delphine Ernotte, présidente directrice générale du groupe France Télévisions

Quelle vision avez-vous de la philanthropie et de son rôle dans la société ?
La philanthropie, qui veut dire tout simplement l’Amour des Hommes, fait appel à notre humanité, à ce qu’il y a de meilleur en nous. Elle est porteuse d’innovation et d’esprit de partage, renforçant ainsi le lien social. Cela est d’autant plus important que les inégalités se creusent et que la philanthropie peut apaiser et construire ainsi une société plus juste et plus responsable. Je pense aussi qu’il s’agit d’un indicateur fort sur les sociétés démocratiques en fonction des modalités selon lesquelles elle s’exerce et des rapports entretenus avec l’état. 

Concrètement, comment cela doit-il se traduire ?
La philanthropie se traduit d’abord dans l’engagement de chacun de nous, tout en ayant un sens collectif fort. L’éducation et la culture y ont un rôle de tout premier plan car ce sont des activités qui coûtent certes de l’argent mais qui rapportent bien plus à l’ensemble de notre société. Les plus jeunes, porteurs d’espoir, le comprennent ; de plus en plus de jeunes Français de 18-34 ans donnent de leur temps à des associations : un jeune sur cinq est engagé bénévolement dans le monde associatif (médiamétrie 2019). Leur engagement est parfois né d’un déclic, d’autres fois muri par un projet philosophique ou professionnel mais toujours motivé par l’idéal d’un monde meilleur. Cette volonté d’être utile à l’autre est symptomatique d’une société qui met l’intérêt général devant l’intérêt particulier. Les jeunes générations vont indéniablement dans cette direction. Voilà qui est très concret et très réjouissant. 

Comment pensez-vous l’articulation entre les responsabilités et les prérogatives de l’État, et celles du secteur philanthropique ?
La philanthropie ne peut que venir compléter l’action publique dans le cadre de l’intérêt général et en aucun cas la remplacer.

Quelles sont les causes qui vous mobilisent ?
Je suis engagée depuis longtemps pour l’égalité hommes/femmes. Autour de cet engagement gravitent des causes qui me sont chères également comme l’égalité professionnelle, l’éducation des jeunes filles, la lutte contre les violences et contre toutes les formes de discriminations. Au-delà de ces engagements à titre personnel, j’ai à cœur de mettre en valeur la justice sociale, l’égalité des chances et des carrières dans le cadre professionnel. France Télévisions est également une machine puissante qui fabrique de l’imaginaire et nous agissons avec toutes les équipes pour une représentation plus juste et plus optimiste de notre société. En tant qu’acteur culturel, cette responsabilité nous oblige et nous honore.

Face la crise sanitaire que nous traversons, quelles actions estimez-vous qu’il est urgent de soutenir ?
Face à cette crise, je pense qu’il faut soutenir très fortement les jeunes qui ont fait preuve d’une grande solidarité envers leurs aînés et qui peuvent aujourd’hui être inquiets pour leur avenir en en subissant très directement les conséquences économiques. En tant que média de service public, nous avons engagé des actions concrètes de soutien envers les acteurs culturels : le théâtre et le cinéma, leurs producteurs, les artistes ainsi que les salariés non permanents dans nos structures. Il est essentiel de préserver le monde culturel et de soutenir la création artistique et culturelle. Tout cet écosystème est extrêmement important, agissant au quotidien mais également durablement pour l’éducation, la cohésion sociale et surtout pour que nous fassions nation autour d’un imaginaire en commun.

De l’union de trois grands acteurs audiovisuels est née il y a quelques mois la Fondation Engagement Médias pour les jeunes, avec pour mission principale l’inclusion des jeunes en situation de fragilité ? Pourquoi cet engagement ?
D’abord nous avons pensé que nous unir entre France Télévisions, France Médias Monde et TV5 Monde reflétait un esprit de service public fort et engagé. Ensuite, nous sommes des médias et transmettons 24h sur 24 h une parole, un discours, des signes. C’est ce savoir-faire que nous avons souhaité partager avec les jeunes en situation de fragilité. Maîtriser l’expression orale et écrite est le passeport de la confiance en soi, de l’inclusion. Par ailleurs, même si tout le monde parle de la désaffection des jeunes générations envers la télévision, ils suivent nos programmes sur d’autres supports et sont sensibles et très réactifs quand nous allons vers eux. Enfin, nos salariés sont très sensibles à l’engagement sociétal et l’orientation que nous avons choisie facilite ainsi le mécénat de compétence dans nos entreprises. 

Quelle satisfaction personnelle tirez-vous de vos engagements ?
Ma satisfaction est d’être dans un collectif agissant et optimiste. J’ai confiance dans le rôle du service public et dans ses salariés, j’ai confiance en nos citoyens qui aspirent à la bienveillance. Faire partie de ce collectif me ressource.

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