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Pépites 2025 : les temps forts de la soirée

15 octobre 2025

Le 9 octobre 2025, la Station-F, lieu emblématique de l’innovation à Paris, a accueilli la nouvelle édition de la soirée des Pépites de la Fondation de France, des associations distinguées pour les actions innovantes et porteuses d’espoir qu’elles mènent dans tous les domaines de l’intérêt général.

« En tant que fondation de toutes les causes, nous sommes fiers et honorés de soutenir des personnes habitées par une telle volonté de faire changer les choses et d’apporter des solutions innovantes et réalistes aux difficultés que rencontre notre société », a souligné Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France. Venus de toute la France, les représentants de ces pépites ont présenté aux donateurs présents leurs projets inspirants : inclusion des enfants en situation de handicap, accompagnement des femmes victimes de violences, transition vers une agriculture durable, etc.

Photo groupe soiree pepites 2025Les lauréats des Pépites 2025 sur scène, accompagnés d'Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France.

4 histoires, 4 solutions : quand le vécu devient moteur d’action

Certaines initiatives naissent d’une blessure, d’une expérience ou d’un constat personnels. Lors de la soirée, 4 fondatrices d’associations ont témoigné :

Olivia Barreau, fondatrice de l’association Moi & Mes Enfants, a élevé seule ses enfants et a vécu les difficultés endurées par les familles monoparentales.     « 82 % des familles monoparentales sont portées par des femmes et un tiers d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. J’ai créé cette association pour offrir à ces mères seules un espace d’entraide pour supporter la charge lourde qui pèse sur leurs épaules, mais aussi pour faire prendre conscience à toutes et tous que la maternité est aussi une responsabilité collective qui incombe à la société », a-t-elle expliqué. Être Pépite 2025 a une valeur particulière pour nous, ce n’est pas juste une distinction, c’est un signal fort qu’il est essentiel de rendre visible et de transformer la vie des familles monoparentales. »

Photo Olivia Barreau association moi et mes enfants pepites 2025Olivia Barreau (Moi & Mes Enfants) raconte son expérience de mère seule, à l'origine de la création de son association qui vient en aide aux familles monoparentales.

Victime de violences pendant des années, Indira Chowdhury a créé l’association Orphéos pour aider les femmes victimes de violences à se reconstruire grâce à la danse et à la médiation équine. En combinant ateliers de médiation avec les chevaux, accompagnement psychologique et soutien social, Orphéos permet à des femmes de retrouver confiance en elles et en l’autre. « La reconstruction est un chemin qui dure toute la vie, et chaque rencontre, chaque étape est une lumière en plus », a-t-elle confié.

Le combat de Laura Cobigo, fondatrice de l’association Des Carrés dans des Ronds, est celui de l’inclusion scolaire des enfants polyhandicapés, déscolarisés pour 80 % aujourd’hui en France. En cherchant en vain un établissement scolaire pour accueillir son enfant atteint de polyhandicap, elle prend conscience de l’absence totale de structure adaptée pour ces enfants. C’est pourquoi elle crée avec son association "Le Centre des Possibles", une école où l’on croit en leur potentiel et où on leur propose des schémas éducatifs pensés pour eux.

Photo Laura Cobigo association Des carres dans des rondsLaura Cobigo, fondatrice de l'association Des Carrés dans des Ronds, présente son engagement en faveur de la scolarisation des enfants polyhandicapés.

Autre parcours, autre projet avec Gabrielle Arnould, présidente de Labo Indigo : porteuse de handicap, elle a créé son association pour venir en aide aux personnes qui, comme elle, se sentent exclues des standards de la mode. Avec Labo Indigo, elle défend l’idée d’une mode inclusive, conçue pour et avec les personnes en situation de handicap. L’association organise des défilés participatifs et des formations pour jeunes créateurs, montrant que la créativité peut être un puissant vecteur d’inclusion et de reconnaissance.

Photo Labo indigo Gabrielle Arnould pepites 2025Gabrielle Arnould (Labo Indigo) explique comment son association s'affranchit des standards de la mode pour inclure les personnes en situation de handicap.

Data for Good : remettre la technologie au service de l’intérêt général

« Nous sommes une communauté composée de près de 7 000 experts de la tech qui apporte bénévolement son aide à d’autres associations qui luttent pour la justice sociale, l’environnement, la démocratie… Notre objectif, c’est que la technologie soit utilisée de manière plus sobre, plus égalitaire et au service de l’intérêt général », explique Lou Welgryn, fondatrice de Data for Good. L’association accompagne par exemple l’ONG Bloom, qui se bat pour la protection des océans et contre la surpêche industrielle.

Ouvrir une nouvelle voie : créer des tremplins pour agir et s’émanciper

Pour redonner des perspectives à des jeunes en difficulté scolaire, l’association Une Voie pour Tous s’emploie à revaloriser les lycées professionnels : « La majorité des élèves en lycée professionnel sont issus de milieux défavorisés : c’est un frein financier et éducatif, et cela a surtout un impact fort sur leur estime d’eux-mêmes. Ce qui nous tenait à cœur, c’était de raconter la vie et le parcours difficile de ces élèves, de valoriser l’enseignement professionnel qui offre de réelles perspectives, et de penser des solutions pour lutter plus efficacement contre l’orientation subie », a précisé Dylan Ayissi, fondateur de l’association.

À Paris, l’association Les Enfants de la Goutte d’Or, représentée par Lydie Quentin et Nasser Hamici, utilisent le football, les loisirs et la culture comme leviers d’éducation. Créée il y a 50 ans par les habitants du quartier, elle s’efforce d’aider les enfants et jeunes à s’ouvrir à de nouveaux horizons. Une approche qui fait écho à celle de l’association La Relève, fondée en 2021 par Mehdi Gafour afin de redonner confiance aux jeunes des quartiers populaires de Metz et de renforcer leur engagement citoyen en organisant des ateliers, des débats, des formations, etc.

Née il y a 5 ans au plus fort de la crise sanitaire liée au COVID-19, l’association COP1 agit quant à elle pour lutter contre la précarité sociale des étudiants. « Nous sommes aujourd’hui présents dans 27 villes de France, dans lesquelles nous organisons des distributions alimentaires et des repas partagés entre étudiants bénévoles et bénéficiaires, mais aussi un accompagnement dans l’accès à la culture, au sport et à l’insertion professionnelle », précise Emma Fakrikian, secrétaire générale de l’association. L’objectif pour 2027 : intervenir dans la totalité des villes où vivent plus de 10 000 étudiants.

Photo table ronde ouvrir une nouvelle voie pepites 2025De gauche à droite : Lydie Quentin (Les Enfants de la Goutte d'Or), Mehdi Gafour (La Relève), Dylan Ayissi (Une Voie pour Tous), Emma Fakrikian (COP1), Jonathan L'Utile Chevalier (La Maison des Livreurs), Chloé Nabédian (journaliste).

La Maison des Livreurs à Bordeaux est un lieu d’accueil et d’entraide pour les travailleurs des plateformes de livraison. L’association propose des espaces de repos, des ateliers de réparation des vélos, mais aussi une aide aux démarches administratives, de santé … A ce jour, plus de 500 livreurs ont déjà bénéficié de cet accompagnement. « Ce lieu, on s’est battu pour qu’il existe, a rappelé Jonathan L’Utile Chevalier, fondateur de l’association. Au-delà de l’aide concrète que nous apportons, nous souhaitons aussi faire évoluer le regard sur ces travailleurs qui sont critiqués, invisibilisés, alors qu’ils travaillent dur et font tout pour s’en sortir ».

Revitaliser les territoires : l’innovation au service du lien local

Ont ensuite été mis à l’honneur des projets visant à redynamiser des territoires fragilisés, comme des bassins industriels et des territoires ruraux. Pour William Petipas, coordinateur de l’association AlterFixe, le défi du renouvellement agricole est un enjeu majeur : « Entre 2010 et 2020, plus de 100 000 fermes ont disparu et cette tendance risque de se poursuivre jusqu’en 2030. Nous créons des liens entre agriculteurs proches de la retraite et potentiels repreneurs, et cela fonctionne : une vingtaine de personnes se sont déjà installées dans l’Orne et d’autres territoires s’inspirent de notre modèle ».

Autre approche, celle de La Vigotte Lab, un tiers-lieu d’innovation écologique dans le département des Vosges. « Les territoires ruraux, qui représentent deux tiers de notre pays et 100 % de nos ressources naturelles, sont directement impactés par les effets du dérèglement climatique. Notre objectif, c’est d’expérimenter, avec les habitants d’un territoire constitué de forêts, de prairies, de milieux humides sensibles et qui abrite une biodiversité riche, de nouvelles solutions pour préserver les ressources et régénérer les milieux naturels », explique Antoine Daval, créateur de l’association.

Photo table ronde revitaliser les territoires pepites 2025De gauche à droite : William Petipas (AlterFixe), Brigitte Grandet (Mia Mia), Mélusine Pagnier (Post-Mining Network), Antoine Daval (La Vigotte Lab), Chloé Nabédian.

Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’architecte Mélusine Pagnier a présenté son projet Post-Mining Network, qui propose la rénovation participative de maisons des cités minières du territoire. L’association Mia Mia, représentée par Brigitte Grandet, bénévole, agit, elle, dans la commune de Mayenne pour recréer du lien social à l’échelle locale en mettant en place des activités partagées qui favorisent les rencontres entre les habitants du territoire et des personnes exilées.

Susciter des rencontres inattendues

Une rencontre peut changer une vie, et l’association Fratries peut en témoigner : elle propose des colocations partagées dans plusieurs villes de France entre des jeunes ordinaires et des jeunes en situation de handicap mental. « 80% des jeunes en situation de handicap que nous accueillons travaillent en milieu ordinaire, alors que la moyenne nationale se situe plutôt autour de 30 %, explique Emmanuel de Carayon, représentant de l’association. Nos maisons permettent de faire évoluer le regard sur le handicap et prouvent que l’inclusion est toujours possible avec un bon accompagnement. »

La rencontre est également au cœur du projet de l’association Gurekin, représentée par sa directrice Annabelle Pachon Trouche. Au Pays basque, elle crée des maisons partagées composées d’appartements privatifs et d’espaces communs pour les personnes âgées de plus de 65 ans, autonomes ou semi-autonomes, afin de les sortir de l’isolement tout en restant libre de vivre à leur manière.

Photo table ronde une rencontre inattendue pepites 2025De gauche à droite : Marion Chapulut (Le Grand Bain), Christine Vidal (La Fabrique du Regard), Annabelle Pachon Trouche (Gurekin), Emmanuel de Carayon (Fratries), Chloé Nabédian.

À Paris, La Fabrique du Regard accompagne des lycéens de quartiers populaires en leur proposant une éducation à l’image pour développer leur esprit critique face aux risques de désinformation exacerbés par les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle. Selon Christine Vidal, présidente et co-fondatrice de l’association, comprendre l’image, c’est aussi accepter que l’autre puisse avoir un autre point de vue, admettre la diversité des opinions et acquérir le goût du débat et de l’échange d’idées.

Les rencontres organisées par l’association Le Grand Bain sont à la fois plus classiques mais aussi plus que jamais nécessaires puisqu’il s’agit de jumeler des classes de quartiers différents à Marseille. Marion Chapulut, présidente de l’association, confirme : « Aujourd’hui, il y a une ségrégation spatiale de plus en plus forte dans les grandes métropoles, qui s’accompagne souvent d’une ségrégation scolaire. Cela pose la question de comment construire une société et un destin communs avec des jeunes générations qui ne se rencontrent plus. C’est ce défi que nous nous efforçons de relever, en permettant à des enfants venus de milieux différents, avec des références et des cultures différentes, de faire l’expérience de la rencontre et de la diversité, pour vivre ensemble un projet commun ».


POUR EN SAVOIR PLUS

→ Découvrez toutes les Pépites 2025
→ Pépites 2024 de la Fondation de France : les temps forts de la soirée
→ Les Pépites 2024 : 13 initiatives solidaires et inspirantes, soutenues par la Fondation de France