Inventer demain : la force du réseau

Fin mai, la Fondation de France a réuni à Marseille les associations qu’elle soutient dans le cadre de son programme Inventer demain. Trois jours d’échanges et de partage pour construire une dynamique collective et des projets communs, le tout dans une ambiance créative et conviviale !

A Coco Velten, lieu emblématique de Marseille, la vingtaine d’acteurs clés de changement du programme Inventer demain de la Fondation de France était réunie pour trois jours d’échanges. L’objectif : partager les bonnes pratiques, les avancées mais aussi les difficultés éventuelles et tisser de nouvelles relations ! « Notre programme vise le partage des connaissances et des expériences entre des associations qui travaillent dans des secteurs différents et trop souvent cloisonnés. L’ambition est de créer un réseau entre elles pour se renforcer mutuellement et favoriser des coopérations inédites », explique Marion Ben Hammo, responsable du programme.

Né en 2020 en réponse à la crise sanitaire, ce programme innovant de la Fondation de France accompagne dans la durée des associations, qui développent des projets ambitieux pour changer la donne au cœur des territoires notamment. Environnement, santé mentale, réussite scolaire, développement rural, insertion socio-professionnelle... ces structures couvrent tous les domaines de l'intérêt général et reflètent les changements de la société, et la volonté d'agir contre les fragilités et les inégalités aggravées par la crise.

Aujourd’hui, elles sont une vingtaine à bénéficier du soutien de la Fondation de France qui apporte son expérience et mobilise ses réseaux. Avec une ambition majeure : créer un collectif, favoriser les synergies entre ces différents acteurs, et surtout ne pas préjuger des solutions à apporter mais construire ensemble les réponses les plus adaptées aux besoins de chacun.

« Les fondations s’enrichissent en faisant évoluer les relations avec les associations qu’elles accompagnent, souligne Alexandre Giraud, directeur du mécénat à la Fondation de France, présent au séminaire. En construisant ensemble cette dynamique collective, en créant un climat de confiance, nous favorisons des discussions et des pratiques qui nourrissent aussi l’évolution de notre stratégie d’intervention et nous permettent de travailler au plus près des besoins de celles et ceux qui sont sur le terrain. »

Favoriser les coopérations

Pour ces deuxièmes rencontres, le collectif avait décidé de se réunir à Coco Velten, tiers-lieu marseillais, unique en son genre, porté par l’association Yes we camp. Cet espace hybride, qui mêle solidarité et culture, réunit des personnes en grande précarité, des acteurs économiques et des habitants pour y développer des activités ou se divertir. « Plusieurs des acteurs que l’on soutient sont implantés à Marseille où nous observons actuellement une forte dynamique d’innovation solidaire, explique Marion Ben Hammo. Il s’agissait donc d’aller à leur rencontre pour y puiser des ressources d’inspiration. L’association Yes we camp fait un travail formidable et démontre notamment qu’il est possible d’utiliser les espaces vacants de la ville pour en faire des lieux de vie, de travail et de convivialité. »

C’est donc dans ce lieu symbolique que la Fondation de France et les représentants des associations ont pu travailler durant ces trois jours : recherche de partenariats, organisation en réseau et coopération renforcée, développement de l’impact et stratégie de changement systémique, méthodes d’évaluation, communication… Autant de thématiques abordées lors des différents ateliers proposés.

« Ces temps privilégiés permettent d’approfondir les réflexions collectives et sont de puissants moments de création de liens grâce au dialogue informel qu’ils permettent. Ils représentent une occasion unique de partager les réalisations, mais aussi les difficultés rencontrées dans une ambiance bienveillante. Chacun en ressort avec de nouvelles connaissances, des idées originales et un fort sentiment d’appartenance à un réseau d’acteurs ! », poursuit Marion Ben Hammo.

Un constat partagé par l’association marseillaise Working First. « Au-delà de l’apport de connaissances et d’échanges de pratiques, ces trois jours nous ont vraiment donné le sentiment de faire partie d’une communauté, un mouvement qui dépasse les projets de chaque association, avec des objectifs sociétaux communs, comme la participation des personnes concernées, la réduction des stéréotypes sur les personnes les plus fragiles, la considération des enjeux climatiques dans nos actions... Ce séminaire, et plus largement le programme, renforce notre volonté de nous inscrire dans des logiques de coopérations et d’actions collectives », explique Sonia Abelanski, jobcoach chez Working First qui développe un programme d’accompagnement individuel d’insertion professionnel.

Pour Syn Lab, ce séminaire renforce « le sentiment d'avoir la chance d'appartenir à une communauté de valeurs et de projets enthousiasmants. Avec les autres acteurs clés de changement, nous tenons à notre échelle un petit bout de la solution pour construire un présent plus juste et plus épanouissant pour chacun. En partageant nos expériences, nous pouvons nous inspirer et enrichir nos approches », souligne Elise Renaudin, responsable des partenariats chez Synlab, structure qui met à disposition du monde enseignants contenus pédagogiques et scientifiques.

Après deux jours d’ateliers, place aux visites de terrain avec les équipes de la Fondation de France Méditerranée ! Les associations ont pu rencontrer des porteurs de projets marseillais, comme la Conciergerie du quartier d’Air-Bel, le projet Pastis développé par Pain et Partage, l’association Départ ou bien encore Marseille solutions. Au menu : des échanges passionnants sur l’articulation entre l’action d’urgence et la transformation durable, l’échelle locale et le niveau global, le changement des regards, des normes, des pratiques professionnelles et institutionnelles vers des pratiques coopératives au service d’un monde solidaire et durable.

Après deux jours d’ateliers, place aux visites de terrain avec les équipes de la Fondation de France Méditerranée.
© Theo Giacometti