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La dignité, premier levier de lutte contre la pauvreté

La dignité, premier levier de lutte contre la pauvreté

Cinq millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Une situation inacceptable, qui mobilise les programmes de la Fondation de France et les fondations abritées sur de nombreux fronts : celui du logement, de l’emploi, de l’éducation ou de l’accès aux droits… Fil rouge reliant toutes ces démarches : donner du « pouvoir d’agir » aux plus fragiles et aux exclus. Car la dignité est le premier levier de lutte contre la pauvreté.

Claire Boulanger, expert solidarité à la Fondation de France

« L'implication des personnes fragilisées dans la (re)construction de leur projet est tout simplement un gage d’efficacité ! »

 

Que signifie « être pauvre » ? Selon la définition statistique, c’est disposer de moins de 50% du revenu médian. En France, elle concerne cinq millions de personnes, un chiffre qui reste élevé depuis la crise de 2008. « Mais être pauvre, c’est aussi se sentir incapable, inadapté, inférieur, souligne Claire Boulanger, expert solidarité à la Fondation de France.  C’est souvent avoir un passé d’échec scolaire, l’expérience du chômage et du mal-logement, l’épreuve de la solitude, se vivre comme inadapté face aux exigences du monde moderne… Ainsi le premier effet de la pauvreté, le plus insidieux, est-il invisible : perdre toute confiance en soi, et perdre le lien avec les autres. »

De sorte que le combat contre la misère est d’abord un combat pour la dignité, l’estime de soi, la capacité à tisser des relations.  Cette dimension est au cœur de nombreux projets soutenus par la Fondation de France. « Des projets qui ne pensent plus en terme de « bénéficiaires » mais de « participants », poursuit Claire Boulanger. Car l’implication des personnes fragilisées dans la (re)construction de leur projet est tout simplement un gage d’efficacité ! »

Retrouver un toit pour ré-habiter son avenir !

Vivre à la rue ou dans un logement indigne : c’est l’un des effets visibles de la misère. Dans ce domaine, l’intervention de la Fondation de France privilégie les projets qui intègrent la question du mal-logement dans une vision plus globale, de « l’habiter » : avoir un toit mais aussi une vie de quartier, des contacts avec ses voisins ou ses colocataires, une autonomie dans la gestion de son logement… « C’est par exemple notre soutien à la démarche des « Bricobus », qui sillonnent les zones rurales et accompagnent les personnes vivant dans des maisons dégradées. Les intervenants effectuent les travaux avec et non pour elles, explique Patrice Cieutat, responsable du programme Habitat. Afin que la rénovation soit aussi une porte ouverte vers plus d’autonomie. »

C’est aussi l’appui apporté au développement des logements partagés. Comme ceux de l'association Ayyem Zamen, qui se mobilise auprès des migrants âgés, en situation de précarité économique ou de fragilité sociale. Ce collectif anime des cafés sociaux et propose des domiciles partagés permettant de vieillir à l’abri, mais aussi entouré. Ou encore le soutien à L’Esperluette, une association de familles toulousaines, concernées par le handicap ou la maladie de l’enfant. Après avoir agi en priorité pour l’inclusion scolaire, ces familles se préoccupent aujourd’hui de l’avenir de ces enfants devenus grands, pour qui l’accès à un logement classique n’est pas envisageable, et qui ne souhaitent pas vivre en institution. Résultat : un projet d’habitat inclusif et accompagné, bien intégré dans son quartier et la ville, pensé dès le départ avec la participation des futurs habitants.

En zones rurales, nombre de situations relèvent de l’habitat indigne et de la grande précarité énergétique. C’est pour remédier à ce type de situations que le Bricobus propose aux familles en difficulté d’améliorer la qualité de leur logement selon les principes de l’auto-réhabilitation accompagnée. Ce dispositif solidaire d’aide aux travaux en milieu rural est rendu possible grâce à l’organisation de chantiers participatifs et à l’accompagnement matériel et technique d’entreprises solidaires. 

Mobilisation du voisinage, préservation de l’environnement, redécouverte de savoir-faire anciens... Dans le Cotentin, un projet de rénovation collective qui illustre parfaitement la stratégie de la Fondation de France, très engagée dans ce domaine depuis 15 ans avec le programme Habitat.

Factures d’énergies qui flambent, états de santé qui s’aggravent, bâtiments qui se dégradent… la précarité énergétique a des conséquences multiples. Pour aider les habitants à lutter contre ces passoires énergétiques, l’association Les Amis de la Terre propose des formations et accompagne des groupes d’habitants vers des actions collectives à mener. Objectif : enclencher la rénovation énergétique de leur logement.

Gagner sa vie, mais surtout, retrouver une vraie place dans la société

Second levier de lutte contre la misère : l’accès à un emploi. Synonyme de revenu, mais aussi d’une existence sociale, d’une reconnaissance, d’un rythme de vie structuré… Dans un monde où le travail repose moins sur la force physique et toujours plus sur les aptitudes relationnelles, rien de durable ne se conçoit sans l’implication des personnes. C’est l’approche du projet Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée. Son principe : créer des entreprises « à but d’emploi », qui fonctionnent à l’inverse des mécaniques traditionnelles. Avant de chercher un produit et un marché, elles réunissent des personnes précaires et les aident à identifier leurs compétences et leurs envies. Elles explorent avec elles les besoins sociaux non-satisfaits dans leur environnement… et rapprochent ensuite les deux ! Soutenu depuis l’origine par la Fondation de France, TZCLD a rodé son modèle sur 10 territoires expérimentaux, et son extension est à l’étude.

6 générations

C’est le temps nécessaire, en France, pour permettre à un enfant issu d’une famille pauvre de rejoindre le niveau de vie moyen.

Cette philosophie centrée avant tout sur les ressources et l’énergie des participants est partagée par le mouvement des « coopératives éphémères ». Leur propos : inciter les chômeurs à la création de leur propre activité ! Des personnes en fin de droits, précaires, issues des quartiers prioritaires de la Ville ou des territoires ruraux trouvent ainsi au sein de ces dispositifs des conditions d’incubation et de maturation de leurs projets. « Le format original de la coopérative éphémère permet de s’immerger dans la vie d’une entreprise en conditions réelles, explique Marion Ben Hammo, responsable du programme Emploi. Il s’agit, sur quelques jours, de vivre en accéléré la création d’une entreprise, dans le but de « s’essayer à l’entrepreneuriat ». Les coopérants construisent une offre, créent leur marque « éphémère », produisent puis commercialisent, abordent la comptabilité, le calcul des bénéfices et le partage des fruits du travail. Au terme de cette expérience in situ, les personnes peuvent ensuite intégrer des dispositifs classiques d’accompagnement à la création d’activité. En 2019 et 2020, le programme Emploi apportera son soutien à dix Coopératives éphémères. »

Alors que trop souvent, handicap psychique rime avec exclusion et isolement, l'association Espoir 54 a créé le projet "Bénévoles Interim". Ainsi, Raphaël, Nicolas et Marie-France, tous trois atteints de maladies psychiques,  participent à des activités en lien avec leurs compétences, tout en prenant en compte les difficultés liées à la maladie.

Acquisition des compétences, découverte de véritables opportunités professionnelles… : un sursaut bénéfique pour des jeunes au parcours parfois difficile. Une seule condition : la motivation ! C’est ce que propose l’association Belleville Citoyenne avec "_blank", une formation intensive et gratuite aux nouveaux métiers du numérique (développeur / intégrateur web, animateur numérique…).

Prendre la parole, être entendu… comme citoyen à part entière

Outre le travail et le logement, la lutte contre la misère passe par un changement de regards : des « inclus » vers les exclus, des personnes précaires sur elles-mêmes. « Nos idées, nos expériences, nos espoirs ont de la valeur… notre avis compte ! », cette revendication anime nombre de démarches autour de la citoyenneté, soutenues par la Fondation de France. Ainsi, la Chaine des Savoirs veut « faire entendre la parole des personnes en situation d’illettrisme et agir pour le droit de réapprendre partout, pour tous, tout au long de la vie». L’association Aequitaz propose de renforcer la démocratie et la justice sociale, en mobilisant et en formant les personnes vivants des situations de précarité et d’exclusion : parlement des jeunes, collectifs de chômeurs, « carrefours de savoirs » sur la protection sociale… L’association L’Ecole au présent, lutte quant à elle pour le droit de tous à l’éducation. Travaillant auprès des familles dans les bidonvilles de Marseille, elle accompagne les parents dans les démarches de scolarisation de leurs enfants, souvent le premier pas vers une intégration plus vaste : vers l’accès à la santé, à la formation, à l’emploi et aux droits.

« Car tout est lié ! souligne Claire Boulanger. La pauvreté est une réalité multidimensionnelle, comme l’a bien montré l’étude participative que nous avons soutenue sur les dimensions et sur la mesure de la pauvreté. Le manque d’argent n’est qu’un aspect, associé à l’absence de droits, à la maltraitance institutionnelle ou encore à la maladie et à l’isolement… Tout se combine autour de deux expériences constantes : être pauvre, c’est être dépendant (à la merci des autres), être pauvre, c’est mener un combat quotidien. » Au-delà du constat, l’équipe de recherche, qui associe des chercheurs, des professionnels et des personnes ayant l’expérience de la pauvreté, a pu dégager trois recommandations : « Prendre en compte cette dimension systémique dans les actions de lutte contre la misère, développer de nouveaux indicateurs de mesure de la pauvreté pour intégrer toutes les dimensions et enfin, permettre la participation des personnes en situation de pauvreté dans toutes les actions et politiques publiques… qui les concernent ! »

L’étude « dimensions de la pauvreté en France »

Soutenue par la Fondation de France, l’étude a été menée par ATD Quart Monde, le Secours Catholique – Caritas France, l’Association des Centres Socio-Culturels des 3 cités et une enseignante-chercheuse de l’Institut Catholique de Paris. Elle est le résultat d’une recherche menée pendant trois ans en associant des personnes en situation de pauvreté, des chercheurs et des professionnels du secteur social. Ce rapport issu de ce travail est présenté le 17 octobre à Elisabeth Borne, Christelle Dubos et Olivier Noblecourt, au Ministère des Solidarités et de la Santé, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère. Objectif : défendre la création de nouveaux indicateurs de pauvreté et contribuer à l'élaboration de meilleures politiques de lutte contre la pauvreté aux niveaux national et international.


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