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Solidarité Maroc : accompagner la reconstruction

31 octobre 2025

Plus de deux ans après le passage du séisme d'Al Haouz, le 8 septembre 2023, le Maroc reste profondément marqué par cette catastrophe d’une ampleur inédite. L’appel à dons lancé par la Fondation de France a permis de collecter 11,4 millions d’euros et 6 millions ont déjà été engagés pour soutenir 66 initiatives sur le territoire marocain. Début octobre, Yosr Dallegi, chargée de programmes Urgences à la Fondation de France, Sandrine Maximilien et Karima Benabderrazak, membres du comité Solidarité Maroc, et Christiane Orlowski, experte bénévole, se sont rendues sur place pour rencontrer les partenaires associatifs locaux. L’objectif : faire le point sur les initiatives soutenues, notamment dans le domaine de la reconstruction, et fixer les priorités à venir.

L’accompagnement à la reconstruction demeure central dans les territoires sinistrés : le séisme a laissé des dizaines de milliers de personnes sans abri et détruit près de 60 000 logements. La Fondation de France se concentre en priorité sur la réhabilitation des bâtiments collectifs (écoles, centres économiques, lieux de vie et de rassemblement…) afin de favoriser le retour à la vie sociale et de relancer les activités locales dans des espaces sûrs et fonctionnels. Les 11 initiatives soutenues privilégient des techniques de construction résistantes aux secousses sismiques ainsi que le renforcement des compétences locales, en formant artisans et ouvriers aux bonnes pratiques de reconstruction. « Sur le terrain, les projets de reconstruction, notamment des internats et des coopératives, progressent de manière encourageante. Derrière chaque bâtiment réhabilité, ce sont des familles qui se reconstruisent, des enfants qui retrouvent le chemin de l’école, des activités économiques qui redémarrent et des communautés qui reprennent vie. Beaucoup reste à faire, mais chaque nouvelle étape rapproche les habitants d’un quotidien plus stable et serein. Le courage et la résilience des populations touchées demeurent une source d’inspiration et renforcent notre détermination à poursuivre notre engagement à leurs côtés », témoigne Yosr Dallegi, chargée de programmes Urgences à la Fondation de France.

À Asni, dans le Haut Atlas marocain, l’association Amis des Écoles (ADE) construit par exemple deux internats pour héberger 550 enfants et proposer restauration et accompagnement scolaire à plus de 1 000 élèves. Ces structures, essentielles au maintien du système éducatif en milieu rural, permettent aux enfants des villages reculés de poursuivre leur scolarité dans les collèges et lycées environnants en bénéficiant d’un environnement adapté comprenant des salles d’études et une bibliothèque.

À Asni, l’association Amis des Écoles construit deux internats.

L’association AFAK agit quant à elle dans deux villages. À Asni, elle crée un espace de travail équipé dédié aux femmes et jeunes filles artisanes (couturières, tisseuses, pâtissières…) pour favoriser leur autonomie économique. Leurs produits seront vendus par l’association, avec 60 % des revenus qui leur seront reversés et 40 % réinvestis dans le développement du projet. À Moulay Brahim, l’AFAK aménage l’ancien terrain de football : 42 maisons modulaires ont été construites pour accueillir les populations sinistrées, les allées ont été pavées pour améliorer l’hygiène, la sécurité et l’accessibilité, et le site sécurisé pour faire face aux risques liés aux animaux errants.

Également présente dans ces zones, la Fondation de l’Architecture et de l’Urbanisme (FAU) pilote plusieurs chantiers de reconstruction d’infrastructures collectives endommagées par le séisme : à Asni, un internat pour jeunes filles destiné à une cinquantaine de collégiennes issues de zones rurales isolées, soutenu par l’association En Route pour l’École et la Fondation Béatrice Schönberg ; à Moulay Brahim, un centre d’artisanat féminin comprenant des espaces de production, de conditionnement et de vente ; et un centre communautaire et de la petite enfance, également à Moulay Brahim, afin d’y organiser des activités de garde d’enfants et périscolaires. La FAU assure la supervision technique, architecturale et financière des chantiers, en collaboration avec des architectes locaux, afin de garantir la qualité et la durabilité des bâtiments.

Toujours à Moulay Brahim, l’association Marrakech Entr’Aide reconstruit une école selon les normes parasismiques en vigueur. Le projet inclut également l’achat de mobilier neuf pour les salles de classe. Ce bâtiment rénové permettra d’accueillir les élèves dans des conditions de sécurité et d’apprentissage optimales.

À Al Haouz, dans la région de Marrakech-Safi, l’Association marocaine pour l’Enfance et l’Insertion Sociale (AMESIP) a créé le village Douar Shems’y (« mon soleil » en arabe), un lieu de vie et d’apprentissage pour accueillir les orphelins du séisme. Édifié sur un terrain communal mis à disposition par la mairie, ce village héberge 90 enfants orphelins identifiés par les autorités et une quarantaine d’autres enfants suivis par l’association. Il comprend des dortoirs, des espaces culturels et sportifs, ainsi qu’une école de la deuxième chance permettant aux jeunes déscolarisés d’acquérir des compétences pratiques et professionnelles (cuisine, jardinage, informatique…). Encadrés par une équipe d’éducateurs, de psychologues et de travailleurs sociaux, les enfants sont scolarisés dans les établissements voisins et participent à de nombreuses activités artistiques et sportives (danse, musique, arts plastiques, théâtre, athlétisme, arts martiaux...). Le Douar Shems’y est aussi un lieu de rencontre et de partage : en partenariat avec les associations locales et les écoles, des activités culturelles et sportives ouvertes à tous y sont organisées.

A renseigner
Les espaces sportifs du Douar Shems’y, à Al Haouz.