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Mieux habiter, mieux vivre

Mieux habiter, mieux vivre

habitat| 14 Nov.2018

Pour un Français sur cinq, le logement est un problème majeur. Penser l’accès au logement et l’amélioration de l’habitat comme des projets de vie, et de vivre-ensemble… c’est le sens du programme Habitat.

Avoir 10 mois… et passer sa journée dans un lit à barreaux, car la place manque pour crapahuter. Avoir 8 ans, mais pas une minute au calme pour faire ses devoirs. Avoir 15 ans, et ne jamais pouvoir inviter de copains. Avoir 25 ans, vivre à l’hôtel et se demander où l’on va caser le berceau du bébé qui s’annonce. Avoir 40 ans, et se voir refuser un poste car on vit trop loin des transports. Avoir 60 ans, et garder son manteau l’hiver car le chauffage est trop cher… Tout au long de la vie, le mal-logement est beaucoup plus qu’une question matérielle : c’est un « mal-vivre », avec des répercussions sur la santé, l’éducation, l’équilibre familial, l’insertion sociale et professionnelle, bref, tous les domaines de la vie.

Le logement, centre de gravité

Ce handicap invisible touche directement 4 millions de personnes : sans domicile fixe, hébergées à l’hôtel ou dans des habitats de fortune, dans des logements sans confort, surpeuplés ou trop coûteux. Et au-delà, on estime à 12 millions le nombre de personnes en situation de fragilité face au logement. Par exemple en grande précarité énergétique, ou vivant dans des copropriétés dégradées. Déjà très inquiétant, le problème du mal-logement s’aggrave, en raison d’autres facteurs : l’insécurité économique, l’évolution des structures familiales, la hausse des loyers dans les zones tendues.

3,2 millions d’enfants vivent dans un logement surpeuplé. 
Un risque accru pour leur santé, leur développement psychomoteur et leur devenir scolaire.

L’habitat est donc une question centrale, qui mobilise la Fondation de France depuis 2002. Chaque année, le comité d’experts sélectionne en moyenne 120 projets, pour un engagement d’1,5 million d’euros. « Une goutte d’eau face à l’ampleur du problème ! souligne Remi Gérard, président du comité. Alors comment être efficient avec ces moyens modestes ? En investissant sur des projets innovants, qui s’inscrivent en complément de l’action du secteur public, et qui auront des effets positifs à long terme. »

Avec une conviction en fil rouge : puisque le logement est le centre de gravité de toute la vie, mieux habiter sera un levier de transformation et d’amélioration de l’existence. Le programme Habitat a donc été pensé non pas à partir des dispositifs d’aides publiques mais en fonction des personnes, de leurs besoins et de leur capacité d’action. « Ainsi, plutôt que "reloger", nous privilégions les démarches d’accompagnement : auto-réhabilitation du logement où chacun peut participer, à sa mesure, à l’amélioration de son cadre de vie », explique Patrice Cieutat, responsable du programme Habitat à la Fondation de France.

3,55 millions de personnes en situation de précarité énergétique déclarent souffrir du froid en hiver.

Sur le plateau des Mille Vaches, la mise en œuvre du dispositif « Isole toit, mais pas tout seul » a permis d'accompagner et de former 6 ménages aux techniques d’écoconstruction.

Depuis 1995, expérimenter et modéliser des solutions innovantes

Patrice Cieutat, responsable du programme HabitatDepuis quand la Fondation de France travaille-t-elle sur la question du logement ?

Depuis les années 90, et avec une approche qui a évolué depuis 30 ans. Dans un premier temps, notre priorité a été l’accès au logement. En effet, ces démarches étaient intégrées à un vaste programme « Insertion », qui associait emploi et logement. Au regard des demandes d’aides et d’accompagnement qui « remontaient » spontanément, la Fondation de France a souhaité constituer un programme à part entière, en 2002, un comité d’experts a été réuni, et un appel à projets fixe les axes d’intervention prioritaires.

Ces axes d’intervention ont-ils évolué depuis 15 ans ?

Trois évolutions marquantes au fil de ces années. Nous sommes passés d’une démarche de soutien à des dispositifs (financement de logements, d’aides à la rénovation), à une démarche centrée avant tout sur les personnes, leurs projets de vie, leurs difficultés, et la place de l’habitat dans leurs trajectoires personnelles. Et nous sommes passés d’une approche « logement » (donc individuelle) à une approche « Habitat » : le logement comme un élément d’un territoire, d’une communauté… en soutenant prioritairement les projets qui prennent en compte cette dimension d’écosystème local. Enfin, la préoccupation environnementale et énergétique a pris bien sûr une importance croissante.

Quel bilan peut-on aujourd’hui dégager de cette mobilisation ?

Il y a les chiffres : 24,5 millions d’€ engagés sur ce thème depuis 1995, pour plus de 2300 projets. On estime que ces projets  ont concernés directement quelques 150 000 personnes, pour moitié il s’agit d’accès au logement, et pour moitié de dynamisation de quartiers. Sur le plan qualitatif, notre approche a permis de défricher des nouvelles modalités d’action, de fédérer des acteurs, de formaliser de nouveaux savoir-faire et de les partager au travers de publications, de colloques, d’échanges… Le programme a donc eu un rôle de laboratoire, expérimentant des solutions inédites. C’est le cas pour l’éco-habitat, pour le logement des jeunes, ou encore les dispositifs d’accès à la propriété pour les ménages pauvres. Pour l’auto-réhabilitation accompagnée (permettre aux habitants de rénover eux même leur logement, avec leurs voisins et l’aide de spécialistes), l’impact va plus loin, car les collectivités et les pouvoirs publics reconnaissent désormais la valeur de ces démarches, et prennent notre relai. C’est ainsi que l’ANAH (agence nationale de l’habitat) a décidé en 2015 de soutenir financièrement ces travaux, quand ils concernent la rénovation énergétique. Nous avons fait école !

Impliquer les bénéficiaires et recréer du lien social

L’appel à projets privilégie ainsi les initiatives qui favorisent la rencontre et la réinsertion. Par exemple en soutenant depuis trois ans Lazare, une association convaincue que « si les personnes SDF ont besoin d’un toit, elles ont tout autant besoin de relations humaines ». L’association anime sept appartements partagés, à Nantes, Marseille, Lyon, Toulouse, Lille, Angers et Vaumoise. Là vivent ensemble des personnes ayant connu la rue et des jeunes actifs bénévoles. Chacun dispose d’une chambre, et partage les espaces communs (cuisine, salon, sanitaires). Bien au-delà d’un abri sûr, cette formule de colocation apporte des contacts, des règles de vie collectives, une  responsabilisation… autant d’ingrédients pour se reconstruire durablement.

C’est aussi dans cette philosophie du « logement augmenté » que le programme soutient le projet « Habiter » développé par l’association Franciade, en Seine-Saint-Denis. Son constat de départ : les programmes de réhabilitation des cités HLM concernent le bâti extérieur et la structure des bâtiments (isolation, fenêtres, etc.). Rien n’est proposé pour les travaux à la charge du locataire : réparations courantes, aménagement, embellissement… Ainsi, des mois après leur arrivée, certaines familles vivent avec matelas posé au sol et valises en guise de rangement. « Notre démarche : proposer à ces habitants d'apprendre à réaliser les petites réparations, à aménager et embellir leur appartement, avec l’aide d’un animateur professionnel du bâtiment, mais aussi des voisins et amis », explique Carine Tontini, directrice de Franciade. L’association anime chaque samedi des ateliers de bricolage, dans un appartement témoin prêté par le bailleur : une occasion de rencontres conviviales.

2 000 : c’est le nombre de projets soutenus par le programme Habitat en 15 ans.

« Au-delà de l’apprentissage technique, la démarche comporte une réelle dimension sociale, souligne Carine. Prendre en main son environnement, c’est être acteur de sa vie. Et partager son savoir-faire avec d'autres personnes, c’est développer son réseau. Enfin, quand on a rénové soi-même son appartement, on y tient et on en prend soin… jusque dans les parties communes. »

Depuis 2014, Franciade a accompagné plus de 600 personnes, et animé 95 ateliers de bricolage. Prochaine étape : la création d’une outilthèque-matériauthèque, dans un nouveau local, capable d’accueillir plus de participants.

La ville sera le défi du XXIe siècle

Par Bertrand de Feydeau, président de la Fondation Palladio

D’ici 30 ans, le monde pourrait compter 10 milliards d’humains… dont 7 milliards d’urbains ! Cette concentration exceptionnelle vers les futures mégalopoles pose un défi à l’humanité. Comment imaginer et préparer une ville inclusive pour ses habitants, durable pour les territoires et l’environnement… bref, une ville responsable ?

Cette question est à l’origine de la Fondation Palladio, créée sous l’égide de la Fondation de France.

Rassemblant les grands acteurs de la construction de la ville et des lieux de vie, elle anime depuis 10 ans la recherche, la réflexion et le débat public autour de la ville et de son immobilier. Oui, la ville sera le défi du XXIe siècle. Partout, la question de la consommation des ressources, du changement climatique et de la transition énergétique sont centrales. Or la densité urbaine, qui facilite une  économie circulaire, constitue plutôt un atout. Au-delà de ce défi commun, il n’y aura sans doute pas  un modèle unique de ville, mais des solutions diverses, en fonction de réalités locales, du climat, des dynamiques sociales, ethniques, culturelles… de chaque cité. C’est pourquoi l’expérimentation,  l’innovation partagée, la réflexion collective, le croisement des regards et des points de vue… sont indispensables. C’est l’ambition qui anime la Fondation Palladio.

Les différentes facettes d’une problématique

Enfin la question du logement intègre aussi celles du patrimoine et de l’environnement. C’est sur ces critères que le comité Habitat a choisi de financer Enerterre, un projet de réhabilitation des maisons traditionnelles du Parc naturel des marais du Cotentin. Ce bâti en terre crue, parfois très ancien, est un élément remarquable du patrimoine local. Mais avec le temps, le vieillissement des enduits compromet l’isolation des bâtiments. Le dispositif repose sur un principe de réciprocité : les familles, encadrées par un professionnel du bâtiment, s’entraident à tour de rôle pour rénover leurs maisons, dans le cadre d’un système d’échange local. « Tout le monde peut et doit participer, quelle que soit sa forme physique, souligne le chargé de mission précarité énergétique du parc, Laurent Bouyer. Si l’on ne manie pas la truelle, on prépare les repas, on fait le taxi ou on prête du matériel. »

En matière d’habitat, tout est lié. « Et c’est pourquoi le programme Habitat travaille de plus en plus en coordination avec d’autres programmes de la Fondation de France : environnement, culture, personnes âgées, handicap… souligne Patrice Cieutat. Un partenariat qui permet de cofinancer des projets originaux, et de développer notre accompagnement dans la durée. »

Confort, décence, consommation énergétique… Le Groupe de recherche pour l’aide et l’accès au logement, situé à Lille, a rénové 135 logements, dont 30 chantiers réalisés en auto-réhabilitation accompagnée.

Sources : État du mal-logement en France, rapport annuel Fondation Abbé Pierre 2018 / Appel à projets Habitat de la Fondation de France.

Logement : les fondations d’entreprise s’engagent aussi

Parmi les fondations d’entreprise, abritées et accompagnées par la Fondation de France, plusieurs se mobilisent autour de la question du mal-logement.

  • La Fondation des promoteurs immobiliers participe au financement de la construction ou de la  rénovation de logements et de pensions de famille, en centre-ville, à destination des personnes en grande difficulté. Les projets soutenus dans toute la France associent toujours un volet habitat et un volet accompagnement social.
  • Expert de la distribution de produits et services dans le domaine de l’énergie, Rexel a orienté sa fondation vers la lutte contre la précarité énergétique. La Fondation Rexel soutient l’accès des communautés les plus défavorisées à l’efficacité énergétique : sensibilisation aux enjeux énergétiques et aux changements des comportements, formations professionnelles, rénovation et équipement de l’habitat.
    Depuis 2017, la Fondation Rexel soutient les Compagnons bâtisseurs. Ce réseau associatif d’artisans intervient dans les quartiers défavorisés pour aider les habitants à améliorer eux-mêmes leurs lieux de vie, en promouvant une démarche d’entraide et de coopération.
  • LaFondation I Loge You fédère un réseau d’agences immobilières et d’entreprises. Elle organise chaque année la journée Solidarité Logement, et finance des projets de construction ou de rénovation partout en France.

 POUR ALLER PLUS LOIN

→ Découvrez le programme Habitat

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