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L’Académie MANO mise sur l’égalité des chances dans le cinéma

9 octobre 2025

Le 15 octobre prochain, 24 jeunes talents feront leur rentrée à l’Académie MANO. Implantée à Bordeaux, cette nouvelle école de cinéma et d’audiovisuel s’adresse en priorité à des jeunes souvent éloignés des formations classiques du secteur en proposant une formation professionnelle accessible et gratuite. Gaël Lemagnen, co-directeur de l’Académie, revient sur la genèse du projet et le soutien décisif de la Fondation de France Sud-Ouest.

Quelles sont les spécificités de l’Académie MANO ?

L’Académie MANO a été créée pour lever les obstacles financiers et sociaux qui freinent l’accès aux métiers de l’audiovisuel. Le cursus, entièrement financé grâce à un montage associant soutiens privés, subventions publiques et partenariats locaux, est gratuit pour les étudiants, sélectionnés sur la base de critères socio-économiques.

Cette accessibilité ne se fait pas au détriment de l’exigence : en deux ans, les étudiants se spécialisent en prise de vue ou en post-production, tout en acquérant une polyvalence indispensable dans un secteur en constante mutation. Les cours, animés par des professionnels en activité, mêlent théorie et pratique pour rester au plus près des innovations techniques. Un stage de six mois en entreprise viendra compléter le parcours, préparant les étudiants à des métiers variés : réalisateur, monteur, cadreur, ingénieur du son, assistant de production…

Avant l’ouverture de l’école, plusieurs étapes ont permis de tester et affiner notre méthode pédagogique. Les Ateliers MANO, lancés en 2020, ont permis à plus de 30 jeunes issus de quartiers prioritaires de s’initier à la réalisation de documentaires. Ces expériences ont confirmé l’efficacité d’une approche inclusive et professionnalisante, tout en servant à repérer des talents pour l’Académie. D’ailleurs, ces ateliers se poursuivront parallèlement à l’école, afin de continuer à éveiller des vocations et détecter de futurs candidats.

Quel est le profil des jeunes sélectionnés ?

Pour cette première promotion, plus de 200 candidatures ont été reçues. Après une présélection sur dossier et un entretien de motivation auprès d’un jury de professionnels, 24 étudiants ont été retenus. Au-delà des critères socio-économiques, les candidats ont été choisis pour leur créativité, leur motivation et leur capacité à apporter un regard neuf sur l’audiovisuel. Ils viennent d’horizons variés : zones rurales, quartiers prioritaires de Bordeaux et de Nouvelle-Aquitaine. La majorité de cette première promotion est composée de jeunes femmes, ce qui renforce la mixité dans un secteur historiquement masculin.

Cette diversité sociale et géographique contribue à bousculer l’image parfois élitiste du cinéma. En formant des talents venus de tous horizons, l’Académie MANO ambitionne de redéfinir l’audiovisuel de demain : plus ouvert, plus inventif et plus représentatif de la société. L’équipe pédagogique prévoit également un système de parrainage avec des professionnels du cinéma, pour renforcer les liens entre différents milieux sociaux et faciliter l’insertion dans le secteur.

Quel rôle a joué la Fondation de France dans le développement de l’école ?

Le soutien de la Fondation de France Sud-Ouest a été déterminant : dès le départ, son équipe a cru en notre projet, nous a aidés à structurer notre démarche et à préciser notre vision.  Son soutien a permis à l’Académie MANO d’acquérir du matériel professionnel de haute qualité, indispensable pour offrir aux étudiants une formation conforme aux standards du secteur. Il a également renforcé la crédibilité de l’école, facilitant l’adhésion d’autres partenaires et mécènes. Récemment, l’Académie MANO a été reconnue association d’intérêt général par l’État, confortant sa légitimité et sa pérennité. Aujourd’hui, l’école s’appuie sur un solide réseau de partenaires locaux : Missions Locales, Cités éducatives, associations culturelles et institutions publiques (Mairie, Métropole, Département, Région, DRAC, CNC), ainsi que sur du mécénat de compétences, notamment en comptabilité et en droit.

Le soutien de cet écosystème est précieux non seulement pour le recrutement et l’accompagnement des jeunes, mais aussi pour leur insertion professionnelle et la pérennité du projet.