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Environnement : l’expertise de deux bénévoles référents à la Fondation de France Sud-Ouest

11 juillet 2022

Climat, biodiversité, littoral… l’environnement est une priorité pour la Fondation de France depuis 1975. Avec une conviction : chacun a un rôle à jouer, et c’est avec tous les acteurs, sur le terrain, que l’on construira des solutions globales et durables. Les fondations régionales mobilisent l’expertise de professionnels, qui s’engagent bénévolement pour sélectionner et accompagner les porteurs de projets. Regards croisés de Catherine Marquot et Michel Mayenc, référents Environnement à la Fondation de France Sud-Ouest.

 Catherine Marquot et Michel Mayenc, référents EnvironnementCatherine Marquot et Michel Mayenc, référents Environnement

Quels sont les enjeux environnementaux majeurs sur le territoire du Sud-Ouest ?

Michel Mayenc : Aujourd’hui, les risques environnementaux sont partout, mais la région du Sud-Ouest est particulièrement touchée par les questions touchant les littoraux et les océans. Il n’y a jamais eu autant de personnes habitant sur les côtes et pourtant ces zones sont de plus en plus menacées par la montée des eaux. L’Etat a d’ailleurs défini 31 communes prioritaires face à ce risque en Nouvelle-Aquitaine. La gestion de l’eau est également un enjeu important. Nous devons tous apprendre à faire des réserves d’eau et à les utiliser intelligemment. Mais cette question est aussi directement liée aux activités agricoles et d’élevage : dans les Deux Sèvres par exemple, la pollution liée aux élevages de poulets et à l’utilisation de pesticides rend les forages inutilisables, ce qui est catastrophique.

Catherine Marquot : L’utilisation des pesticides est en effet dramatique, car ils détruisent les pollinisateurs, pourtant piliers de l’équilibre des écosystèmes. Les forêts aussi sont en danger.  En coupant chaque jour un peu plus d’arbres, notamment pour installer des fermes solaires ou pour le chauffage, le carbone n’est plus capté, ce qui contribue au dérèglement climatique. Transformer la gestion des forêts est essentiel : nous devons prendre conscience qu’une exploitation en monoculture ne permet pas de préserver la biodiversité existante. Il faut repenser nos manières de produire et d’exploiter ces forêts.

Comment la Fondation de France répond-elle aux enjeux environnementaux actuels ?

C.M. : La Fondation de France a soutenu de nombreux projets portés par des initiatives locales, sur les pollinisateurs ou la protection des forêts par exemple. Elle favorise désormais des projets plus collectifs et plus transversaux, qui intègrent des acteurs différents travaillant ensemble pour mettre en place une transition écologique globale. Celle-ci nous concerne toutes et tous, et il est important que chacune et chacun puisse agir à son échelle. Par exemple, l’association Happy Cultors que nous avons soutenue en 2020, est née de la réflexion de trois néo-paysans de la commune de Belvès. L’association est aujourd’hui devenue un véritable acteur de la transition écologique en Dordogne, en proposant des ateliers autour du « vivant sauvage et cultivé », afin de sensibiliser à la cause environnementale.

M.M. : Les projets que nous recevons développent des actions souvent très innovantes et inspirantes. Même les plus petites idées ont quelque chose à apporter à la société. J’ai instruit par exemple un projet de création de jardins dans une petite commune en Dordogne en 2018.  Il a été soutenu par la Fondation de France et associe trois objectifs: la production écologique, l’autonomie alimentaire et le lien social ! La Fondation de France a beaucoup aidé des projets dans le monde rural, ce qui est essentiel pour réussir la transformation vers des modes de production et de consommation plus durables. Je pense que cette transition se fera en mobilisant les gens sur le terrain, en les formant, en partageant les meilleures pratiques.

Comment votre expérience professionnelle nourrit-elle votre engagement à la Fondation de France Sud-Ouest ?

M.M. : J’ai travaillé au ministère de l’Equipement et ai été chargé d’habitat dans des collectivités territoriales. Ecologue de profession, j’ai écrit ma thèse sur l’introduction des critères écologiques dans les documents d’urbanisme. J’ai toujours eu des activités bénévoles en lien avec ma profession. Arrivé à la retraite, je trouvais qu’à la Fondation de France, je pouvais avoir une contribution dans ces domaines, et apporter mon aide pour répondre aux problèmes environnementaux d’aujourd’hui et de demain. Aujourd’hui, je suis instructeur à la fois sur le programme « Environnement » et sur « Habitat ».

C.M. : J’ai pour ma part découvert la Fondation de France en 1989, dans le cadre de mon travail, lors d’une mission d’évaluation de projets. Puis en 2014, j’ai créé ma fondation, abritée à la Fondation de France, afin de soutenir des initiatives sur la protection des arbres, sujet qui me tient vraiment à cœur. Quelques années plus tard j’ai décidé de devenir bénévole, référente environnement. Je suis à l’aise sur ces sujets, ayant moi-même travaillé dans le domaine : au parc national des Pyrénées, à l’ANRED (l’Agence nationale pour la récupération et l’élimination des déchets), devenue l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie), etc. Aujourd’hui je me sens tout à fait à ma place au sein de l’équipe !