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Violences faites aux femmes : quels leviers pour se reconstruire ?

6 mars 2020

À l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, la Fondation de France Méditerranée réaffirme sa mobilisation pour l’égalité. Un combat « transversal », qui engage à la fois les représentations, les droits, la santé physique et psychique, l’accès à l’éducation et à l’emploi. Pour en débattre, la Fondation organisait un séminaire à Friche la Belle de Mai en janvier dernier, réunissant des associations et acteurs de terrain autour de la thématique « Femmes et vulnérabilités ». Retour sur 3 témoignages clés.

Marielle VALLON, Directrice du Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles Phocéen : « la force du droit »

« A Marseille, nous constatons une aggravation de la vulnérabilité, une hausse des violences institutionnelles, administratives ainsi que des violences physiques. On voit, sur certains territoires des poches de précarité qui sont très inquiétantes. Travailler « de front » sur tous ces points est très complexe ! Au CIDFF nous avons plusieurs champs d’actions, mais le principal reste l'accès aux Droits. Nous recevons tous les publics, en entretien individuel, pour informer gratuitement et inconditionnellement sur les droits : Droit de la Famille, Droit du Travail, Droit au Logement… Pour certaines personnes très vulnérables, savoir que la loi vous protège, c’est parfois une prise de conscience et le début de la reconstruction. Ensuite, on encourage aussi l'insertion sociale et professionnelle des femmes, dans une logique d'émancipation pour aider chacune à faire propres choix ».

Emilie TOUCHOT, Directrice d’Imaje Santé : « lutter contre les pathologies liées à l’exclusion, à la précarité »

« IMAJE Santé se donne comme mission d’accueillir, d’écouter, d’informer et d’accompagner les jeunes de 12 à 25 ans pour toutes les difficultés concernant leur santé, tant au plan médical, social que psychologique. Nous accueillons un public de plus en plus précaire, dans les quartiers où les jeunes cumulent des difficultés -scolaires, économiques, culturelles…. Pour les jeunes femmes, on constate qu’elles affrontent une violence institutionnelle (scolarité, administration…), moins visible que les violences physiques auxquelles on pense spontanément, mais profondément « maltraitante ». Notre angle d’attaque : la question de la santé. Car on voit se développer des pathologies liées à la précarité : troubles alimentaires, addictions, anxiété, mais aussi de nombreux problèmes d’accès aux traitements, et des maladies qui se chronicisent ou s’aggravent par manque de soin.  Notre objectif est d’aider ces jeunes filles parfois à prendre conscience de leur état, à se soigner et recouvrer une meilleure santé. Nous faisons aussi beaucoup d'interventions auprès des familles, et des professionnels : les bénévoles, éducateurs sportifs, enseignants ».

Twiggy Lejeune Vazquez, ancienne sportive de haut niveau et Professeure agrégée d’EPS à l’Université de Toulon: « la pratique sportive, clef de la confiance en soi »

« J’étais une jeune fille issue d’une famille monoparentale je travaillais bien à l’école dans un quartier dit difficile et le sport a été ma bouée de sauvetage. Cela m’a permis de me confronter aux garçons sur un terrain où nous étions à égalité, et où je pouvais gagner !  Dans ma discipline le lancer du javelot, j’ai pu être regardée autrement que comme un garçon manqué, j’étais une athlète, une femme réussie. Après mon parcours dans le sport de haut niveau, je suis devenue professeur de sport à l’université et je travaille avec des jeunes femmes parfois très vulnérables. Le sport est un outil pédagogique pour leur redonner confiance et leur ouvrir le champ des possibles. L’estime de soi est un des piliers de ce travail. Choisir son sport, c’est choisir son corps, et ce choix n’est jamais anodin ».