Le 30 mai dernier, la Fondation de France a organisé la deuxième rencontre de son nouveau cycle d’échanges « Intersections - Les dialogues de la Fondation de France ». Un événement qui a réuni des acteurs engagés autour du thème : éco-anxiété et éco-lucidité : enjeux et perspectives sur l’engagement citoyen et la mobilisation de la jeunesse pour le climat.
Après une première édition consacrée à la problématique des discriminations en mars dernier, cette nouvelle édition d’Intersections était dédiée à une autre grande problématique actuelle : la prise de conscience croissante des défis environnementaux et son impact sur l’engagement citoyen, notamment celui de la jeunesse. Pour nourrir la réflexion, des intervenants de tous horizons - chercheurs, philanthropes, acteurs du monde associatifs et artistes- avaient été conviés pour croiser leurs points de vue et partager leur expérience.
« Nous avons initié ce cycle de rencontres thématiques en début d’année, avec la conviction que la complexité des grands enjeux contemporains nécessitait créer des espaces de dialogue, d'échanges et de confrontation des points de vue », a rappelé en introduction Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France. « Nous souhaitions que ces rendez-vous permettent non seulement de mieux appréhender ces défis, mais aussi d’identifier les causes racines des problèmes sociaux et environnementaux, afin de pouvoir co-construire ensuite des solutions justes et durables » a-t-elle conclu.
Pour mieux comprendre l’inquiétude écologique qui affecte les jeunes générations, Laura Bullon-Cassis, chercheuse à l’Institut des hautes études internationales et du développement a tout d’abord interrogé la notion d’éco-anxiété. Si ce terme « permet de traduire un réel sentiment d’inquiétude pour le futur, ressentir de l’anxiété n’implique pas de comprendre ou d’agir sur les causes du changement climatique. De plus, son caractère émotionnel autant qu’individuel en limite la portée collective. » a expliqué la chercheuse. Pointant le fait que cette anxiété pouvait ne conduire qu’à l’apathie ou à la radicalisation, Laura Bullon-Cassis s’est ensuite intéressée au concept d’éco-lucidité. « Le terme d’éco-lucidité a l’avantage d’exclure les questions de pathologie et de temporalité, mais propose lui aussi une approche centrée sur l’individu. » Pour résoudre cette problématique, la chercheuse a suggéré d’élargir le champ lexical à des termes plus tournés vers l’action et l’espoir. Et d’ajouter : « comme l’explique Bruno Latour, la terminologie représente nos schémas de pensée et permet de définir les contours de la problématique climatique ».
En visioconférence, Laura Bullon-Cassis, Chercheuse à l’Institut de hautes études internationales et du développement, cheffe d'équipe à l’Institut international du développement durable et Consultante internationale à l’ONU environnement. À gauche : Maja Spanu, responsable du Pôle Recherche et Affaires Internationales
Dans un second temps, une lecture théâtrale de la pièce Une Vague dans la Ville proposée par le théâtre de la Poudrerie a apporté un éclairage sensible sur l’incompréhension entre les générations. Puis une table ronde a réuni des acteurs de terrain venus partager leur expérience : David Makhoto, qui à travers son association Génération Lumière, lutte contre le fatalisme des jeunes, en les aidant à entreprendre des actions pour le climat, en France et au Congo. Ou encore Sébastien Galy de la Fondation pour la Nature et l’Homme qui soutient l’engagement des jeunes au sein du programme Génération climat.
De gauche à droite : Mélissa Godin, journaliste climat et droits humains, David Maenda Kithoko, président de l’Association Génération Lumière, Valérie Suner, directrice du Théâtre de La Poudrerie et metteuse en scène.Sébastien Galy, directeur actions nationales et internationales, Fondation pour la Nature et l'Homme,
Le prochain rendez-vous d’Intersections sera lui dédié aux enjeux du numérique. Rendez-vous le 28 novembre prochain.
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