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Agir à la racine du décrochage scolaire : l’engagement de l’association Ecolhuma

15 mai 2025

Alors qu’un élève sur cinq en France présente un risque élevé de décrochage scolaire*, l’association Ecolhuma a pour mission d’accompagner les enseignants et les chefs d’établissement afin qu’ils puissent donner les meilleures chances à tous les élèves. Elle vient de publier son baromètre 2025 « Accrochage et mixité scolaire »réalisé avec le soutien de la Fondation de France. L’objectif ? Analyser les perceptions et les pratiques des enseignants en matière de prévention du décrochage scolaire et proposer des outils et des pistes concrètes pour remobiliser les élèves en difficultés.

En 2012, l’entrepreneure sociale Florence Rizzo, engagée de longue date pour une éducation plus équitable, notamment à travers son implication dans l’ONG Ashoka, fonde Ecolhuma avec une conviction : pour que l’École devienne un véritable levier d’égalité, il faut agir aux côtés de celles et ceux qui la font vivre au quotidien. Anciennement connue sous le nom de Synlab, l’association développe depuis plus de dix ans des dispositifs d’accompagnement à destination des enseignants et des chefs d’établissement, dans une logique de co-construction et de transformation collective.

Depuis 2021, Ecolhuma est soutenue, dans l’ensemble de sa structure, par le programme « Inventer demain » de la Fondation de France. En 2024, le collectif d’action Nouvelles générations décide de soutenir en complément les actions de l’association destinées à produire des connaissances et des outils pour les enseignants, tels que le baromètre « Accrochage et mixité scolaire ».

Ce nouveau baromètre met en lumière plusieurs leviers pour prévenir le décrochage scolaire : soutenir les pratiques pédagogiques efficaces, nourrir la relation école-famille, valoriser la mixité scolaire… Conduite entre décembre 2024 et février 2025 auprès de plus de 1 600 enseignants, l’étude dresse un état des lieux des perceptions et pratiques pédagogiques en matière de prévention du décrochage scolaire. Les résultats sont clairs : le décrochage demeure une réalité préoccupante, mais les réponses pédagogiques se renforcent.

Des chiffres qui interpellent, des pratiques qui évoluent

Le baromètre révèle que 21 % des élèves seraient en risque élevé de décrochage scolaire, un chiffre stable depuis 2023, mais qui grimpe à 33 % en lycée professionnel. Le désengagement prend souvent racine dans le manque de persévérance face aux difficultés, un signal relevé chez 28 % des élèves. Ce chiffre souligne la nécessité d'agir sur les barrières psychologiques et surtout les barrières systémiques qui pèsent particulièrement sur les élèves issus de milieux défavorisés. Face à ces constats, les enseignants développent de nouvelles stratégies pédagogiques. En 2025, 67 % des enseignants explicitent les objectifs d’apprentissage avant d’enseigner une séquence (+8 % depuis 2023), 60 % favorisent la participation active et une proportion équivalente propose des retours individualisés, autant de pratiques dont l’efficacité dans la prévention du décrochage est aujourd’hui reconnue.

Autre enseignement fort du baromètre : le rôle clé des familles. La qualité du lien entre l’école et la famille est perçue comme un levier décisif par 71 % des enseignants. Dans les établissements à faible indice de position sociale (c’est-à-dire accueillant majoritairement des élèves issus de milieux défavorisés), le désengagement atteint 31 %, contre 19,4 % dans les établissements favorisés. Renforcer les partenariats avec les familles, en particulier dans les milieux défavorisés, devient un impératif pour réduire les inégalités. Catherine, enseignante en maternelle depuis 22 ans, témoigne : « Il y a un fossé, une sorte d'aveuglement qui fait que l'enseignant peut "s'indigner" que les parents d'élèves ne partagent pas "sa" norme. Or, ils éduquent leurs enfants, selon leurs capacités, leur propre vécu et leurs difficultés sociales et économiques. »

La mixité scolaire, un moteur d’engagement

Longtemps objet de débat, la mixité sociale en milieu scolaire apparaît aujourd’hui comme une ressource précieuse. 74 % des enseignants interrogés y sont favorables, et 68,5 % estiment qu’elle améliore le bien-être personnel et social des élèves. Le baromètre souligne que les enseignants favorables à la mixité adoptent davantage de pratiques pédagogiques innovantes, y compris celles qui préviennent efficacement le décrochage. « La mixité scolaire est très importante car elle est le reflet de la société, on doit former des citoyens respectueux de tous, pour qu'une fois adultes on sache mieux vivre ensemble. Par contre il faut des volontés, des moyens et des formations, nous ne sommes pas magiciens », indique Julien, enseignant en lycée professionnel depuis 23 ans.

Accompagner l’école de demain, dès aujourd’hui

Engagée de longue date pour prévenir le décrochage scolaire et favoriser la réussite de tous les élèves, la Fondation de France a consacré en douze ans plus de 7 millions d’euros à 677 projets éducatifs. En 2023, la Fondation de France a lancé le collectif d’action Nouvelles générations, rassemblant des fondations abritées, des experts bénévoles, des personnes concernées... Il soutient notamment des initiatives visant à réduire les inégalités dès la petite enfance, prévenir la précarité des jeunes et encourager des parcours scolaires choisis. Aux côtés d’Ecolhuma , la Fondation de France soutient également d’autres associations pour prévenir le décrochage scolaire et permettre le raccrochage scolaire. Parmi elles, la Fédération Nationale des Écoles de Production  qui coordonne un réseau d'établissements privés à but non lucratif, proposant à des jeunes dès 15 ans une formation professionnelle diplômante fondée sur le principe du « faire pour apprendre ». L’objectif : les placer dans des situations de production réelle pour de vrais clients, afin de favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Ou encore l’association Entreprendre Pour Apprendre  qui accompagne des jeunes de 9 à 25 ans dans la création de mini-entreprises. Elle leur permet ainsi de développer des compétences entrepreneuriales et de découvrir le monde professionnel en réalisant des projets concrets, encadrés par des enseignants et des mentors issus du monde de l'entreprise. La Fondation de France soutient notamment le déploiement de leurs actions à la Réunion.

*Chiffre issu du dernier baromètre réalisé par l’association Ecolhuma « Accrochage et mixité scolaire »

Crédit photos : © Thierry Polak


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