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Alimentation durable : créer un élan collectif

17 octobre 2025

La Fondation Daniel et Nina Carasso a organisé le 16 septembre dernier à Paris la cinquième édition des Rencontres de l’alimentation durable. En partenariat avec la Fondation de France, ce rendez-vous a permis de réfléchir ensemble aux moyens pour amplifier la transformation des systèmes agricoles et alimentaires.

« Depuis près de dix ans, ces rencontres sont devenues un espace unique où se rencontrent agriculteurs, chercheurs, entrepreneurs, élus, associations, citoyens, mais aussi artistes. Cette hybridation des regards, des disciplines, des pratiques donne une chance de transformer en profondeur les systèmes alimentaires », a déclaré Benoît Mounier, directeur général France de la Fondation Daniel et Nina Carasso , en ouverture des 5e Rencontres de l’alimentation durable , organisées à la Cité universitaire de Paris, en partenariat avec l’Agence de la transition écologique  (ADEME), AgroParisTech , la Banque des territoires , la chaire UNESCO Alimentations du monde , le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne  (MRJC), le Réseau Etudiant pour une Société Ecologique & Solidaire  (RESES) et le partenaire média We Demain . Un enjeu de taille puisque l’agriculture représentait en 2022 19 % des émissions de gaz à effet de serre en France, selon le rapport de l’Insee  « Transformations de l'agriculture et des consommations alimentaires ».

« L’ambition de cette journée est d’explorer comment inspirer et amplifier la transformation des systèmes agricoles et alimentaires. Comment relier acteurs économiques et figures engagées ? Le local et le global ? L’action de terrain et les politiques publiques ? Comment mettre en lumière des solutions déjà éprouvées et leur donner l’élan nécessaire pour changer d’échelle », a-t-il poursuivi.

Benoît Mounier, directeur général France de la Fondation Daniel et Nina Carasso. Crédit photo : Pierre-Yves Brunaud.

Pour introduire la journée, Albert Moukheiber, docteur en neurosciences et psychologue clinicien, est revenu sur les biais cognitifs qui peuvent freiner la transition écologique. Par exemple le biais d’optimisme, une tendance à accorder plus d’attention aux bonnes nouvelles qu’aux mauvaises, ou le décalage temporel, qui correspond à la difficulté à percevoir des menaces lointaines.

Invitant à ne pas rejeter la faute du réchauffement climatique sur les individus, il a expliqué qu’un si grand défi ne peut être résolu que par des actions collectives à grande échelle impliquant un changement de société.

Tout au long de la journée, les participants ont pu échanger sur des sujets variés : les pratiques agroécologiques, les normes agricoles, la pêchécologie, les caisses communes de l’alimentation ou encore le traitement par les médias des sujets d’alimentation et d’agriculture durables.

L’importance de la dimension collective dans la transition écologique a été largement soulignée. Lors d’une table ronde sur la mobilisation des acteurs économiques par exemple, Linda Reboux, Responsable du pôle environnement de la Banque des Territoires, a rappelé : « Il faut mettre tous les acteurs autour de la table, les forcer à dépasser leurs clivages et dissensions pour essayer de mettre en œuvre la transition autour d’un projet commun sur un même territoire ». Soulignant la mobilisation croissante dans les territoires ces dix dernières années en faveur d’une transformation des systèmes agroalimentaires, elle a précisé qu’on ne pouvait faire porter aux agriculteurs seuls le poids de ces changements.

Un constat partagé par les agriculteurs eux-mêmes : selon une enquête du Shift Project  publiée en 2024, 93 % d’entre eux se disent prêts à engager ou accélérer la transition de leur ferme. Mais pour 87 %, un cadre économique adapté est nécessaire pour permettre cette évolution.

Pour clore les Rencontres, Sophie Tabary, éleveuse et maraîchère bio, a tenu à rappeler qu’aujourd’hui, « le problème de la transition n’est plus d’ordre agronomique mais d’ordre économique, politique et philosophique. Nous ne devons pas avoir peur des clivages car ils nous indiquent précisément où mettre notre énergie pour nous relier et remettre la coopération au cœur de la transition. Si nous avons le courage de les prendre à bras le corps, ils nous permettront de mettre en œuvre des politiques publiques efficaces et cohérentes et de nous donner ce qu’il nous manque le plus en ce moment : un cap clair, un chemin à suivre au bord duquel nous n’abandonnerons personne ».