Le 31 mars, la Fondation de France et les fondations qu’elle abrite se sont réunies au château de Longchamp à Paris pour la 3e édition des Rencontres des Fondateurs. Objectif de cette journée : en présence d’intervenants de renom, réfléchir aux grands enjeux actuels et aux meilleurs moyens d’y répondre collectivement, pour un impact démultiplié. L’après-midi était consacré à l’accompagnement au quotidien que la Fondation de France propose aux fondations abritées.
Les deux années qui viennent de s’écouler ont souligné le rôle et la force de la philanthropie, qui a su adapter son action pour répondre aux besoins que la crise sanitaire a révélés. L’actualité internationale et les évolutions de la société nous rappellent la nécessité de susciter un engagement pérenne et collectif pour répondre aux grands enjeux de notre temps. Nous avons consacré la matinée à explorer trois grands enjeux : les mutations sociales engendrées par le numérique, la fragmentation de la société, et les impacts sociétaux du changement climatique et de la perte de la biodiversité.
Une matinée pour (re)prendre de la hauteur
Première thématique abordée : l’environnement numérique, tantôt allié, parfois ennemi. Dominique Cardon, professeur de sociologie à Sciences Po, a présenté les enjeux saillants liés à ce monde numérique, en expliquant notamment les effets néfastes des bulles et des algorithmes, qui renforcent les communautés et les divergences d’opinion. Florence Durand-Tornare, membre du comité exécutif de la Fondation Afnic et de l’association Villes Internet, a notamment évoqué des solutions pour lutter contre l’exclusion numérique et générer une plus forte appropriation de ses outils par des publics qui en sont privés ou dont l’utilisation les fragilise.
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La deuxième séquence de la matinée a été consacrée à la fragmentation de notre société et les transformations qu’elle occasionne. Jérôme Fourquet, directeur du département opinions de l’Ifop et auteur de La France sous nos yeux et de L’Archipel français, a pointé les transformations phares des dernières décennies. De l'affaiblissement des collectifs (religieux, politiques, etc.) à la redéfinition des paysages urbains avec l’afflux des centres commerciaux, en passant par les évolutions médiatiques majeures, autant de phénomènes à l’origine de cette fragmentation et sources d’exclusion. Yannick Blanc, président de Futuribles International, a lui relevé les aspirations citoyennes à construire de nouveaux modèles collectifs et coopératifs.
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La troisième table-ronde était consacrée au climat et à la biodiversité, sujet sur lequel la philanthropie a un rôle majeur pour expérimenter de nouvelles solutions. Cécile Renouard, du Campus des Transitions, est revenue sur le besoin de (ré-)éducation et sur la nécessité d’expérimenter la sobriété. Bertrand Hervieu, président de l’Académie d’agriculture de France, a orienté son propos sur la capacité de la philanthropie à soutenir les innovations agricoles et paysannes sur le long terme, et en faire les véritables solutions de demain. En finançant des projets comme VRAC (Vers un réseau d’achat en commun), la Fondation Daniel et Nina Carasso, représentée par Marie-Stéphane Maradeix, sa déléguée générale, œuvre en ce sens. Philippe Poncin, fondateur de la Fondation Alpes Sauvages, a illustré de son côté la contribution de la philanthropie pour aménager l’espace commun du vivant : sa fondation abritée crée les conditions d’une cohabitation favorable entre l’Homme et les loups, et permet donc le maintien du sauvage en montagne.
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Un après-midi pour se projeter : « amplifier notre impact ensemble »
L’ensemble des représentants de fondations abritées présents se sont réunis pour partager leurs attentes et leurs souhaits vis-à-vis de la Fondation de France. Gestion quotidienne, accompagnement philanthropique, mise en réseau, communication, collecte... Tous ces sujets ont été abordés par groupes de 8 à 10 personnes, animés par deux collaborateurs de la Fondation de France.
Ces ateliers ont été un moment fertile de co-construction, et ont traduit une volonté de travailler en collectif et de croiser les expertises pour répondre aux grands défis identifiés dans la matinée. En voici les principaux enseignements :
En matière de gestion quotidienne, trois propositions se sont détachées :
- l’instantanéité des informations disponibles (dons, paiements, états financiers)
- sur la gestion des engagements : assurer la fiabilité des données fournies, mettre en commun les documents administratifs collectés auprès des porteurs de projets et des fondations
- une présentation des services proposés et du rôle d’accompagnement de l’interlocuteur de la Fondation de France
En ce qui concerne l’accompagnement philanthropique, les trois points suivants ont été identifiés comme prioritaire :
- avoir accès à une plateforme collaborative de projets (identification, instruction, suivi…)
- développer l’offre de formations (stratégie, mesure d’impact, fonctionnement et accompagnement des associations...)
- avoir accès à une base de documents (stratégie, secteur, documents modèles...)
Concernant le réseau, la collecte et la communication, les propositions plébiscitées ont été :
-
plus de rencontres régulières, informelles (petits déjeuners sur des sujets philanthropiques, speed-meetings entre fondation abritées)
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un forum ou une agora digitale des fondations abritées comme lieu d’échange avec un annuaire à disposition (personnes expertes, projets soutenus...)
-
le renforcement de la visibilité des appels à projets de la Fondation de France et des fondations abritées.
Pour conclure cette journée, place à la preuve par l’action, avec les témoignages de trois porteurs de projets : Florence Rizzo, co-fondatrice de l’association SynLab qui œuvre pour la réussite scolaire de tous, Richard Diot, directeur de l’association Point d’eau, qui accompagne à Grenoble des personnes en grande précarité, et Laurent Debas, co-fondateur et directeur de l’association Planète Mer, pour la protection des espaces marins.
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La journée en chiffres
2 ans de convivialité à rattraper !
139 représentants de fondations abrités présents jeudi 31 mars
11 intervenants venus partager leurs points de vue et expériences sur des sujets clés
32 animatrices et animateurs pour les ateliers de l’après-midi, sur un projet qui a mobilisé largement dans les équipes de la Fondation de France
100+ idées remontées de nos ateliers avec les fondations abritées
