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« Génération Covid » : la philanthropie se mobilise pour la jeunesse

« Génération Covid » : la philanthropie se mobilise pour la jeunesse

jeunes| 06 Juil.2021

Travail, santé, liens sociaux… dans tous les domaines, la crise a accentué les fragilités déjà existantes, notamment celles qui laissent la jeunesse en marge, à l’écart de la vie économique, culturelle et sociale. Pour ouvrir de nouvelles perspectives aux 15-25 ans, la philanthropie se mobilise. Dans l’urgence mais aussi à long terme.

Précarité étudiante, détresse psychologie, décrochage scolaire….  La « génération Covid » sera-t-elle une génération sacrifiée ? C’est ce qu’elle redoute, ainsi que les parents et les enseignants, comme le révèle l’édition 2020 du Baromètre de l’éducation Opinion Way Apprentis d’Auteuil sur l’avenir de la jeunesse en France et les conséquences de la crise. L’entrée dans la vie active, l’accès à l’autonomie, la construction d’une vie d’adulte y apparaissent comme un véritable parcours d’obstacles. Au-delà des mesures d’urgence pour amortir le choc de la crise, les acteurs de la philanthropie s’engagent aux côtés de ceux qui imaginent et expérimentent des solutions, principalement sur trois fronts : l’insertion professionnelle, la santé et la citoyenneté.

Repères

21,8 % des jeunes de 18 à 25 ans sont au chômage

Selon le Baromètre de l’éducation Opinion Way – Apprentis d’Auteuil, les situations perçues comme « les plus difficiles » pour les jeunes aujourd’hui sont l’entrée dans le monde du travail (78 % des répondants) et la recherche d’un stage ou d’un apprentissage (64 %).

Au troisième trimestre de 2020, 21,8 % des jeunes de 18 à 25 ans étaient au chômage, soit 619 000 jeunes. Cela représente une hausse de 16 % en un an. Le taux d'emploi a reculé quatre fois plus dans cette catégorie d'âge que dans l'ensemble de la population. Par ailleurs, dans cette même tranche d'âge, la précarité est plus forte : en 2019, 52,7 % des 15-24 n'étaient employés qu'en CDD. 

 
1Baromètre de l’éducation 2020 Opinion Way pour Apprentis d’Auteuil.

Ouvrir un avenir professionnel

La France, qui survalorise la culture académique, peine à accompagner tous les jeunes vers un diplôme ouvrant les portes d’un avenir professionnel. Un constat particulièrement criant pour ceux issus de milieux défavorisés. Et la crise a renforcé cet état de fait. Ainsi, 36% des jeunes déclarent avoir rencontré des difficultés scolaires pendant le confinement. Ce taux cache de fortes disparités en fonction du milieu social : ils sont 50% parmi ceux dont le foyer gagne moins de 1000 euros par mois, contre 24 % chez les plus aisés. Au cœur de la crise, les associations, soutenues par de nombreuses fondations, ont mis en place des dispositifs d’urgence pour limiter les dommages : prêts d’ordinateurs, activités et écoutes en ligne, plateformes d’aide aux devoirs. Au-delà de l’aide immédiate, il s’agit aujourd’hui pour la philanthropie d’agir dans la durée en luttant contre ces inégalités que la crise a exacerbées.

Des approches plus individualisées

« En matière d’apprentissage, les solutions qui permettent un suivi personnalisé ont fait leur preuve, souligne Isabelle Giordano, déléguée générale de la Fondation BNP Paribas. Depuis plus de 20 ans, notre organisation soutient le mentorat, au travers d’associations comme l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) ou Proxité… ». Le principe du mentorat : un étudiant, un adulte en activité ou retraité aide chaque semaine un jeune en difficulté sur le plan scolaire. « Bien plus qu’une aide à l’acquisition de connaissances, ce dispositif permet de construire un lien de confiance, de créer un dialogue entre personnes d’âges et de milieux différents, ce qui est bénéfiques pour les deux parties, poursuit Isabelle Giordano. Dans ce domaine, la philanthropie a ouvert la voie. Le mentorat est l’un des leviers du plan "Un jeune une solution" mis en place par les pouvoirs publics. »

Innovation pédagogique : changer d’échelle !

Ce principe d’individualisation des apprentissages est au cœur de nombreuses initiatives pédagogiques, souvent portées par les équipes enseignantes elles-mêmes, dans toutes les régions. Mais ces démarches restent souvent isolées et ne permettent donc pas de provoquer un changement de système. C’est le constat à l’origine du projet Synlab, un projet soutenu par des partenaires publics et privés (une dizaine de fondations : fondations Société générale, Bettencourt Schueller, Caritas…). Pour transformer durablement le système éducatif, Synlab se propose d’agir à grande échelle en mettant à la disposition des enseignants des contenus pédagogiques et scientifiques qui facilitent les apprentissages, notamment des élèves les plus fragiles, ainsi qu’une plateforme d’échanges adressée aux professeurs et aux chefs d’établissements.

Rapprocher l’école et l’entreprise

Ouvrir des perspectives aux jeunes, c’est aussi rapprocher les mondes de l’école et de l’entreprise. Par exemple, avec les Écoles de production, écoles inclusives qui forment (du CAP au bac pro) et emmènent vers l’emploi des jeunes de 15 à 18 ans, qui ne trouvent pas leur place dans le système scolaire classique. Il s’agit pour eux d’apprendre autrement grâce à une mise en situation concrète, un fort encadrement, un accompagnement personnalisé et une ouverture au monde. Il s’agit aussi de combler l’inadéquation entre la formation et l’offre d’emploi, en valorisant des filières techniques en tension. Un mouvement là encore largement soutenu par la philanthropie, dès son origine. Les fondations de grands groupes comme Total, Michelin, Air Liquide ou Norauto ont apporté des aides décisives pour financer les installations. D’autres ont opté pour le mécénat de compétences. Comme la Fondation EY, qui a mobilisé l’expertise et l’expérience des collaborateurs du cabinet Ernst & Young France pour accompagner l’émergence de La Fabrique-Académie de mécanique, une école de production qui ouvre ses portes à la rentrée 2021 à Villefranche-sur-Saône. Initié au départ par des entreprises et des associations, soutenu par la philanthropie, le modèle des Écoles de production a fait ses preuves, et obtenu une reconnaissance de l’État qui subventionne désormais les projets : on compte 35 Écoles de production, qui forment chaque année 930 élèves. Vingt-six écoles sont en projet parmi lesquelles neuf ouvrent à l’automne 2021 !

Après le bac aussi…

Au-delà du bac, on estime que la crise a « précarisé » un quart des étudiants. Entre 18 et 25 ans, ceux qui ne disposent pas de l’aide de leurs parents sont encore trop jeunes pour toucher le RSA et ne peuvent compter que sur les bourses, en nombre et en montant insuffisants pour couvrir les dépenses du quotidien. Ils sont plus d’un million (soit 46 % des étudiants) à boucler leur budget grâce à des jobs étudiants. Avec la crise, ils ont vu leur activité et leurs revenus diminuer brutalement. À côté des bourses publiques, les fondations d’école constituent une force grandissante pour sécuriser le parcours de ces étudiants. « Nous fonctionnons comme un trait d’union entre l’école et la communauté des étudiants, celle des anciens élèves, les parents, les entreprises, les acteurs socio-économiques du territoire, explique Nathalie Pommier, responsable mécénat et partenariats de la Fondation INSA Lyon, une école d’ingénieurs qui compte 5 000 étudiants sur son campus de Villeurbanne. Au plus fort de la crise, cette position nous a permis de créer un fonds d’urgence, qui a collecté 75 000 euros en quelques semaines, pour aider nos élèves à subvenir à leurs besoins, assurer des distributions de repas sur notre campus et apporter un soutien moral aux étudiants restés dans les résidences. » Démarche comparable à la Fondation de France, qui a lancé une collecte Solidarité étudiants avec le journal La Croix, et se mobilise auprès des jeunes à l’université, en IUT, etc.

Longtemps vu comme une spécificité anglo-saxonne, l’engagement philanthropique auprès des écoles s’observe de plus en plus en France. Par exemple à l’échelle de la Fondation de France : en 2010, on comptait 11 fondations abritées dédiées à l’enseignement supérieur, qui distribuaient des bourses à hauteur de 770 000 euros par an. Dix ans plus tard, elles sont 24, pour un total de 2 870 000 euros par an !

Les bourses d’études, l’indispensable coup de pouce pour des milliers de jeunes

Si le soutien aux jeunes étudiants en situation précaire est naturellement une cause prioritaire pour les fondations d’écoles, il intéresse également de nombreuses autres fondations portées par des particuliers ou des entreprises. Comme la Fondation Vallet, créée en 1999. Elle constitue la plus importante initiative privée au monde en matière de bourses d’excellence. En 20 ans, elle a remis 68 000 bourses au Vietnam, au Bénin et à Paris. Parmi ses anciens boursiers, la fondation compte 265 polytechniciens et 375 médaillés aux olympiades mondiales de mathématiques, physique, chimie, biologie et informatique. 

 Prévenir et prendre en charge la détresse psychique

Selon Santé publique France, la santé mentale des adolescents et des jeunes s’est nettement dégradée pendant le confinement : augmentation des entrées aux urgences psychiatriques, hausse des troubles anxieux, troubles de l’humeur, tentatives de suicide, troubles des comportements alimentaires…

Comment identifier et prendre en charge ces jeunes qui, plus encore que les adultes, peinent à consulter ? Depuis 30 ans, les soignants, les associations et les familles, soutenus par certaines fondations, se sont battus pour faire reconnaître le sujet de la santé mentale des jeunes et sa spécificité. Aujourd’hui, des prises en charge adaptées existent. Les enjeux portent désormais sur le maillage, la continuité et la cohérence des parcours de soin, de la détection à la thérapie. Il s’agit d’« aller vers » les jeunes fragilisés, par exemple dans les déserts médicaux en milieu rural, mais aussi de sensibiliser et de former des adultes qui jouent le rôle de « sentinelles » partout où se trouvent les jeunes : des enseignants dans les établissements scolaires ou universitaires, des agents des missions locales pour l’emploi des jeunes, des foyers de jeunes travailleurs….  Dans cette perspective, la Fondation Deniker a développé un programme dédié #psyjeunes, avec trois volets : des conférences de prévention gratuites données en milieu scolaire, un site web ressource avec une cartographie des lieux d’écoute et de soin, et des formations en ligne pour les parents et les équipes pédagogiques. À terme, chacun de nous devrait pouvoir identifier un trouble psychique et réagir de façon pertinente : cette conviction sous-tend le projet « Premiers secours en santé mentale », qui propose des formations courtes – sur le modèle des stages de secourisme – notamment en milieu étudiant.

Au-delà de l’identification, la prise en charge de ces jeunes suppose également d’innover par des médiations thérapeutiques différentes. Qu’elles passent par la parole, par le sport, par le jeu… il s’agit d’être là où sont les jeunes, de comprendre leur culture et leurs centres d’intérêt, pour réussir à tisser « un lien qui soigne ». Le programme Santé des jeunes de la Fondation de France a ainsi réuni les porteurs de projets qui utilisent les outils digitaux (applications, jeux vidéo, réalité virtuelle…) en santé mentale. Cette mise en relation a permis d’identifier les bonnes pratiques, mais aussi les difficultés associées à ces nouvelles voies.

Citoyens à part entière

Au plus fort de la crise, de nombreuses initiatives solidaires ont été portées par les jeunes. Alors que les associations d’entraide voyaient nombre de leurs bénévoles, souvent retraités, contraints de se confiner, des milliers de jeunes ont pris le relais et assuré un travail de terrain. Comment encourager cette énergie, ce désir d’engagement concret et pragmatique ? « En donnant accès aux codes culturels qui permettent de s’intégrer, de s’exprimer, d’interagir et de coopérer », répondent plusieurs fondations. Et cela commence souvent par la possibilité de sortir de son quartier, de sa cité… Par exemple la Fondation BNP Paribas accompagne le développement d’Odyssée Jeunes, un programme unique en France, qui contribue au financement des voyages pédagogiques de collégiens de Seine-Saint-Denis. En 10 ans, Odyssée Jeunes a permis à 50 000 jeunes de vivre l’un des 1200 voyages éducatifs et culturels réalisés dans de nombreux pays ! Ou encore le Fonds Chœur à l’ouvrage, qui souhaite lutter contre les stigmatisations, préjugés, clivages qui cloisonnent notre société. Son levier : la puissance de l'art et de la culture, qu’il s’agisse de hip-hop ou de d’opéra, d’atelier photos ou de botanique… pour rassembler des personnes venues d’horizons différents.

Être partie-prenante d’une collectivité, c’est aussi pouvoir être entendu, être capable de structurer et d’exprimer ses convictions. La prise de parole et la confiance en soi, indissociables, sont donc des leviers de développement de la citoyenneté. L’association Eloquencia, soutenue dès 2014 par la Fondation de France, a largement œuvré pour populariser cette idée, avec succès : la prise de parole fait désormais partie des épreuves du baccalauréat. Dans le même esprit, la Fondation Engagement Médias pour les jeunes soutient des projets qui articulent insertion et maitrise de la langue. Née fin 2019 de la volonté de France Télévisions, France Télévisions Publicité, France Médias Monde et TV5Monde de renforcer leur action en faveur de l’intérêt général, la fondation a publié son premier appel à projets baptisé « Ma parole », et retenu 28 associations. Toutes développent des projets originaux pour lutter contre l’exclusion des jeunes en situation de fragilité via l’éloquence, l’expression écrite et orale, facteurs de confiance en soi. Prochaine étape : s’associer avec d’autres fondations (Fondation SNCF, Saint-Exupéry, BIC…) autour de l’opération « La belle Harrangue », concours d’éloquence destiné aux jeunes à l’occasion du festival de l’écriture, fin septembre 2021. Outre son appui financier, la Fondation Engagement Médias pourra mobiliser France Télévisions pour réaliser et diffuser des pastilles sur la chaine Culture Box, et démultiplier ainsi la visibilité de ces jeunes talents !  

Fondation Auchan pour la jeunesse : une opération « 3 en 1 »

Emploi, santé, lien social… pour la Fondation Auchan pour la jeunesse, ces trois combats peuvent être articulés au sein de projets transversaux. C’est ainsi qu’elle s'est engagée auprès du Réseau Étincelle qui propose aux jeunes décrocheurs un parcours de remobilisation autour d’un projet professionnel qui leur corresponde.  Le programme « Avoir la forme pour mon job », soutenu par la fondation et animé par les collaborateurs de l’enseigne, a permis d’intégrer les thèmes de l’alimentation et de l’hygiène de vie comme un volet essentiel dans le cursus des jeunes décrocheurs pour favoriser leur insertion et construire leur avenir. Bien dans son corps, dans son job, dans son pays : tout est lié.

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