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Clémentine Lehuger : tête chercheuse

27 octobre 2025

clementine lehugerClémentine Lehuger a rejoint comité Solidarité Mayotte de la Fondation de France en tant qu’expert-bénévole. A 32 ans, cette docteure en Sciences politiques est l’une des rares chercheuses spécialistes de Mayotte.

Il y a moins d’un an, le 14 décembre 2024, Mayotte était frappée par un cyclone sans précédent. Clémentine Lehuger s’en souvient encore : « Je venais de rentrer en hexagone précipitamment pour raisons familiales. Quand l’info est tombée, ça a été la stupeur. Les images des chaines d’infos étaient impressionnantes, je ne reconnaissais même plus les endroits où j’avais l’habitude d’aller… ». La jeune docteure en Sciences-politiques, originaire de Bretagne, connaît bien cet archipel. Elle y a consacré sa thèse « L'État magnégné : imaginaires, pratiques et rapports à l'État à Mayotte » et s’y est rendue une dizaine de fois en moins de 10 ans pour mener ses travaux de recherche ethnographiques. 

Pourquoi Mayotte ? « A vrai dire, presque par hasard » avoue-t-elle. Son premier contact avec le territoire mahorais remonte à 2014. Encore étudiante, et déjà intéressée par la question des territoires post-coloniaux, elle rend visite à sa sœur, jeune enseignante tout juste mutée à Mayotte. Elle y découvre alors une société complexe, traversée par de fortes inégalités. Ce premier voyage lui donne envie de mieux comprendre ce territoire ultramarin souvent négligé, très peu étudié par les sciences sociales. « Parce qu’il a une place singulière dans le paysage d’Outre-mer, Mayotte est un terrain de recherche fascinant, à la fois exigeant et inconfortable, qui résiste aux idées préconçues. Par exemple, le fait qu’il n’y ait pas de mobilisation indépendantiste est un peu désarçonnant, ça pousse à aller regarder en profondeur comment tout ça fonctionne », explique la chercheuse. 

C’est pour cette connaissance fine de la société mahoraise que Clémentine est approchée par la Fondation de France pour rejoindre le comité Solidarité Mayotte qui se met en place juste après le passage du cyclone Chido.  « J’ai vu dans cette mission une forme d’aboutissement. Toutes ces connaissances emmagasinées allaient pouvoir être mises au service de Mayotte et me permettre de proposer mon regard sur le territoire au comité ». Chargée en priorité des projets éducation et sport, elle instruit une vingtaine de dossiers par semaine : fourniture de matériel scolaire, de kits pédagogiques pour accompagner la reprise de l’école, d’équipements sportifs … Clémentine se souvient aussi, non sans fierté, d’avoir défendu une demande de soutien pour maintenir « la course de pneu de Mayotte », face à ses compagnons de comité un peu sceptiques…  « C’est une course incontournable sur l’île, tous les enfants jouent à ça : faire rouler un pneu avec deux bâtons ! c’est un événement aussi populaire que le Tour de France ici, explique -t-elle. Il était impossible qu’il n’ait pas lieu cette année. »