3 questions à Karine Meaux, Responsable du pôle Urgences de la Fondation de France
Après une catastrophe naturelle ou une crise majeure, en France comme à l’international, la Fondation de France se mobilise pour reconstruire la vie. Responsable du pôle Urgences de la Fondation de France, Karine Meaux détaille les différentes modalités d'action pour apporter une aide immédiate aux victimes de la catastrophe, mais aussi s'engager dans la durée, en coopération avec les fondations abritées, les associations qui interviennent localement, les ONG, les autorités et les populations locales.
Lors des interventions d'urgence, la coordination avec tous les acteurs (fondations, associations, collectivités, services publics, entreprises…) est primordiale pour apporter une aide efficace et durable aux victimes. Comment la Fondation de France aborde-t-elle cette collaboration ?
Nous veillons à agir en parfaite complémentarité avec les pouvoirs publics, à inclure toutes les communautés, notamment les plus vulnérables, et à proposer des solutions adaptées aux réalités locales. Nous participons, notamment, à des réunions sectorielles pour penser collectivement les solutions de relèvement des territoires. Quelle que soit la crise ou la catastrophe, nos interventions sont guidées par plusieurs principes : proximité, flexibilité et durabilité. Nous nous appuyons en priorité sur des organisations locales qui connaissent parfaitement les enjeux et besoins sur le terrain, en France comme à l’international. La flexibilité est également fondamentale : plutôt que de demander des dossiers administratifs complexes, nous favorisons le dialogue et le croisement des recommandations, créant ainsi des relations de confiance dès le début et tout au long des actions. Enfin, nous agissons sur le long terme pour reconstruire de manière durable avec les populations concernées.
Dans le cadre de l’opération « Solidarité Ukraine », la Fondation de France a décidé de concentrer son soutien sur 15 partenaires stratégiques en Ukraine et en Moldavie. Pourquoi ce choix ?
Nous avons précisément choisi des acteurs qui agissent en coopération avec d’autres. En Transcarpathie, nous soutenons, par exemple, une alliance d’organisations qui se mobilise pour faciliter l’intégration de familles déplacées de l’Est de l’Ukraine : l’association CAM-Z facilite l’acquisition d’espaces d’accueil, la coopérative Longo Maï les accompagne dans leur insertion économique et l’association ATDL œuvre pour leur intégration sociale. Un accompagnement psychologique est également proposé par l’alliance en partenariat avec la Carpathian Foundation.
La coopération dépasse aussi les frontières : en 2024, un groupe de fondations européennes et ukrainiennes, Foundations for Ukraine, a vu le jour pour mutualiser les ressources et veiller à ce que le soutien à l’Ukraine reste une priorité durable pour les partenaires financiers.
Comment les fondations abritées se mobilisent-elles dans les situations d’urgence ?
Les modalités de participation sont diverses : certaines fondations abritées sont impliquées directement dans la zone d’intervention, d’autres cofinancent des projets, d’autres soutiennent la collecte d’urgence pour renforcer les moyens dont nous disposons. Cette collaboration est fondamentale pour renforcer l’impact de nos actions. Ensemble, nous apportons un soutien financier et menons des actions complémentaires. Depuis la crise du Covid-19, nous avons renforcé nos échanges sur les opérations d’urgence, notamment en organisant des webinaires pour mieux nous coordonner. Les fondations abritées sont impliquées à toutes les étapes, qu’il s’agisse de la collecte de fonds, de l’identification et du financement de projets ou encore des missions de terrain.
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