À l’occasion des Journées nationales de la prison, retour sur le séminaire organisé par le programme Prisons de la Fondation de France, qui a réuni des porteurs de projets les 7 et 8 octobre à la Halle Pajol à Paris. Des ateliers de travail ont permis de nourrir la réflexion et d’esquisser des solutions pour l’avenir.
Favoriser la réinsertion
Améliorer les conditions de détention, développer les formations et l’employabilité pour faire de l’épanouissement professionnel un levier de réinsertion, promouvoir les alternatives à l’incarcération… mais aussi faire changer le regard de la société sur les personnes sous main de justice... autant d’enjeux soulevés lors de ce séminaire, et de défis à relever pour les associations et ceux qui les soutiennent dans leurs actions.
« Nous devons prendre le temps de réfléchir ensemble, de partager et de construire des pistes très concrètes, sur ce sujet difficile qu’est la prison. L’objectif de cette rencontre est aussi de créer une communauté pour bâtir de nouvelles manières de travailler ensemble », a déclaré Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, en ouverture du séminaire.
Alors que 63 % des personnes sortant de prison sans accompagnement récidivent dans les cinq ans, la réinsertion constitue un enjeu de société majeur. Théodora Esanou, responsable du programme Prisons, est revenue sur cet engagement important pour la Fondation de France : plus de 230 projets soutenus depuis 2013, pour un montant de plus de 5 millions d’euros. Parmi eux, le projet Act’ice porté par l’association Possible, qui accompagne les porteurs de projets du secteur carcéral à travers un programme de neuf mois : formations théoriques et pratiques (fonctionnement de la justice, modèle économique, mesure d’impact…), accompagnement individuel sur mesure, rencontres avec de potentiels soutiens, mise en réseau avec les acteurs de la justice… Grâce à cette expertise, l’association Possible a été choisie pour animer la future communauté d’acteurs intervenant sur la question des prisons, initiée et soutenue par la Fondation de France.
Bâtir une communauté pour un plus grand impact
L’ambition de cette communauté, qui sera lancée en janvier 2022, est de faciliter les rencontres entre les porteurs de projet pour partager les initiatives les plus efficaces, de susciter des collaborations, et de porter des messages communs auprès des décideurs politiques, économiques et du grand public.
Si des réseaux locaux ou nationaux d'acteurs intervenant dans les champs de la justice et de la prison existent déjà, ils sont souvent spécialisés : santé, logement, formation, emploi… Cette nouvelle communauté souhaite aborder les sujets de manière transversale, pour maximiser l’impact des actions, de manière très concrète : formations et rencontres, mise à disposition d’outils et de ressources pour monter en compétences, podcasts de porteurs de projets et d’experts…
Vincent Delbos, magistrat honoraire et président du comité Prisons de la Fondation de France, a conclu le séminaire sur ces mots : « Derrière le mot "communauté", il y a la notion de "commun". Quand on parle de communauté, on parle de partage, de valeurs communes. Et la valeur, c’est que la dignité n’a pas de prix : toutes les personnes sont citoyennes, quand bien même elles sont placées sous main de justice. C’est l’identité de cette communauté. Appuyons-nous sur les réseaux existants et venons y ajouter notre valeur ajoutée ! »
