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Trois questions à Mohamed Jaber, ancien président du comité Parkinson

18 juillet 2018

Mohamed Jaber est professeur en neurosciences, directeur de l'unité 1084 INSERM de l'université de Poitiers, et ancien président du comité d'experts “Parkinson” de la Fondation de France.

Vous dirigez l'une des équipes de recherche qui travaille depuis des années en France sur la maladie de Parkinson. Quel domaine explorez-vous ?

Nous étudions le rôle majeur des cellules souches, saines, et la façon de les amener à remplacer les cellules malades. Nous avons prouvé, à partir de cellules embryonnaires, que cette voie constituait un excellent moyen de stopper la maladie. Et nous sommes désormais en train de chercher à résoudre deux questions : amener ces cellules souches à devenir des neurones d’un type particulier et maîtriser ensuite la division cellulaire, afin d'empêcher une prolifération dangereuse.

Au sein du comité d'experts et parmi les quatre axes du programme “Parkinson” de la Fondation de France, quelles équipes choisissez-vous de soutenir ?

Nous veillons évidemment à aider les équipes importantes, qui travaillent sur des sujets reconnus et qui doivent être soutenues pour pouvoir aboutir leurs sujets de recherche. L'État s'est désinvesti en grande partie de tout ce qui concerne les crédits d'équipements des laboratoires. L'aide privée qu'apporte la Fondation de France à ces équipes est fondamentale pour faire progresser plus rapidement les recherches en cours. À côté de ce soutien, nous sommes également attentifs à aider de plus petites équipes, qui élaborent des hypothèses à partir d'arguments solides et explorent des voies expérimentales. Nous voulons encourager l'émergence de nouvelles hypothèses. Cela représente une prise de risque, mais elle est fondée sur des résultats préliminaires sérieux. Nous aidons par exemple des chercheurs qui étudient les cellules gliales : lorsque j'étais jeune étudiant, nous apprenions à l'université que ces cellules n'avaient qu'un rôle d'accompagnateur des cellules nerveuses. Nous pensons aujourd'hui qu'elles peuvent participer à l'inflammation des cellules à dopamine, responsables de la motricité.

Parmi les causes de la maladie de Parkinson, l'on cite également l'environnement : de quoi s'agit-il ?

Depuis des années, il a été constaté qu'un nombre significatif d'agriculteurs développaient des maladies de Parkinson. Des chercheurs ont émis l'hypothèse que cela était dû à la manipulation de pesticides produits à base de toxines qui détruisent les neurones à dopamine. Nous les avons encouragés à poursuivre cette recherche : leurs démonstrations ont été tout à fait probantes. Il ne s'agit probablement pas des seuls facteurs de déclenchement de la maladie, mais nous sommes devant une voie sérieuse d'identification d’une des causes de cette pathologie.


 POUR ALLER PLUS LOIN

→ Soutenir les différents axes de travail des chercheurs
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