A l'occasion de la journée mondiale Alzheimer, focus sur l'approche innovante de la Maison des cultures, située à Thomery en Seine-et-Marne, qui réunit sous le même toit des personnes en situation de handicap moteur ou présentant des troubles cognitifs, des personnes âgées dépendantes et d’autres autonomes… Soutenue par la Fondation de France depuis son ouverture en janvier 2021, elle compte déjà dix habitants. Et ce n’est que le début !
Dans cette première maison nommée La Poussinière sont accueillis huit personnes âgées avec des troubles cognitifs ainsi que deux jeunes adultes autonomes, aidés dans leur quotidien par des auxiliaires de vie. Tous sont colocataires dans cette maison qui favorise l’autonomie de chacun et a été pensée pour répondre à leurs besoins.
Une maison inclusive pensée par et pour les habitants
À la Maison des cultures, tout le monde participe à la vie de la communauté. Préparation et partage des repas, jardinage, récolte au potager, moments en famille… Si les activités et l’organisation de la maison sont décidées collectivement, elles doivent aussi répondre aux envies de chacun.
« La maison favorise les échanges entre les personnes, quelles que soient leurs fragilités. Par exemple, une personnes âgée autonome peut apporter son aide à un jeune adulte ayant des difficultés d'organisation », explique Mallaury Kolodziej, chargée de développement du projet.
© Cyril Marcilhacy / Fondation de France
À terme, quatre maisons pourront accueillir des colocataires porteurs de différentes formes de handicap, ainsi que des personnes autonomes en difficulté sociale. Les prochains habitants, des jeunes présentant des troubles psychiatriques, sont attendus au printemps 2023 dans une maison en cours de réhabilitation, à quelques mètres seulement de La Poussinière. La diversité des profils et des handicaps des personnes accueillies constitue la force du projet et suscite entraide, partage et bienveillance.
Changer le regard sur les personnes fragiles
Pour éviter ou rompre l’isolement, la Maison des cultures favorise les liens sociaux entre les colocataires, mais aussi avec les habitants du village, puisque l’un des objectifs du projet de casser les préjugés pour que chacun trouve sa place dans la société. L’ouverture d’une salle de cinéma est ainsi envisagée pour pouvoir proposer des projections ouvertes à tous : une opportunité de se rencontrer et de changer le regard sur les personnes fragiles. « Nous voulons montrer qu’il est possible de poursuivre un projet de vie lorsque l’environnement de la personne est adapté », poursuit Mallaury Kolodziej.
© Cyril Marcilhacy / Fondation de France
Ce projet transverse est soutenu par plusieurs programmes de la Fondation de France : Habitat, Personnes âgées, Santé mentale et Handicap. « L’habitat partagé et solidaire permet aux personnes vulnérables de sortir de l’isolement. Nous soutenons de plus en plus de projets de ce type, avec des critères transverses : la mixité, l’implication et la participation des habitants dans le projet, l’ouverture sur le territoire et la création de liens sociaux, sans oublier les critères écologiques », souligne Patrice Cieutat, responsable du programme Habitat.
