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Classement mondial de la générosité : des spécificités françaises fortes

22 juillet 2025

La France moins généreuse que ses voisins ? Le World Giving Report 2025, publié par la Charities Aid Foundation UK en partenariat avec la Fondation de France, semble le confirmer. L’étude annuelle, qui mesure la générosité dans 101 pays à travers le monde, classe la France au 97e rang. Une place qui reste toutefois à nuancer.

L’étude annuelle de la Charities Aid Foundation (CAF) fait sa mue. Intitulée « World Giving Index » depuis sa première édition en 2009, elle fait évoluer cette année sa méthodologie pour devenir le « World Giving Report ».

Si le rapport repose toujours sur une large enquête sur la générosité réalisée auprès de milliers de personnes dans le monde entier (en 2025, 55 836 personnes ont été interrogées, dont 1 012 personnes en France), les modalités de calcul du score pour chaque pays ont changé. Auparavant, trois critères étaient pris en compte : le volume des dons d’argent, le pourcentage de répondants impliqués dans du bénévolat et le pourcentage de ceux apportant une aide non financière à des inconnus. Depuis 2025, le score de générosité de chaque pays est calculé sur la base d’un seul critère : la moyenne de la part du revenu de chaque personne interrogée donnée à des acteurs de l’intérêt général, à des institutions religieuses ou directement à des inconnus dans le besoin.

Une générosité à géométrie variable selon les pays

En tête du classement des pays les plus généreux en 2024 : le Nigeria, l’Égypte et le Ghana, à égalité avec la Chine. La France se place au 97e rang, ex-aequo avec le Portugal et devant la Finlande, l’Allemagne et le Japon : seules 46 % des personnes interrogées en France déclarent avoir fait un don d’argent en 2024. Un chiffre bien en dessous des moyennes européenne (59 %) et mondiale (64 %).

Et lorsqu’elles donnent, elles consacrent une part plus modeste de leurs revenus : 0,45 % en moyenne, contre 0,64 % en Europe. À titre comparatif, les Nigérians ont donné en moyenne 2,83 % de leur revenu.

« La comparaison internationale révèle un lien intéressant entre le modèle social d'un pays et la nature de sa générosité. En France, où l'État-providence reste particulièrement présent, les personnes ont tendance à donner moins d'argent que dans le reste du monde », explique Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, précisant que les personnes interrogées en France sont toutefois « légèrement plus enclines que le reste des Européens à faire du bénévolat pour des acteurs de l’intérêt général, ce qui reflète l’importance accordée à la liberté d’association en France, ancrée dans la loi de 1901 ».

En 2024, 20 % des personnes sondées en France ont fait du bénévolat en donnant en moyenne 8,2 heures de leur temps dans l’année, soit plus que la moyenne européenne (18 % pour 6,4 heures). 

Autre spécificité de la générosité en France : les acteurs de l’intérêt général reçoivent plus de dons que les institutions religieuses. Ils captent ainsi plus de la moitié (54,7 %) de la valeur totale des dons, contre 45,4 % au niveau européen et 35,7 % au niveau mondial, quand les institutions religieuses reçoivent en France 15,8 % de la valeur totale des dons contre 19,4 % en Europe et 24,1 % dans le reste du monde. Les personnes interrogées en France ont choisi de donner en priorité à trois causes en 2024 : la lutte contre la pauvreté (27 %), la santé et la recherche médicale (26 %) et les urgences humanitaires (26 %).

L’étude souligne également que les acteurs locaux sont privilégiés : plus une organisation agit en proximité des populations qu’elle accompagne, plus le niveau de confiance est élevé. 78 % des personnes interrogées en France font confiance aux acteurs d’intérêt général agissant localement, contre respectivement 69 % et 57 % aux acteurs agissant au niveau national et international.

Concernant le profil des personnes donatrices, l’étude met en lumière l’intérêt en France des jeunes de 18-34 ans pour la philanthropie. Ils donnent une part bien plus élevée de leurs revenus (0,6 %) que les 55 ans et plus (0,4%). Ils sont également bien plus nombreux à avoir aidé des inconnus : 68 % contre 29 % des 55 ans et plus.

Quels enseignements pour les acteurs de la philanthropie ?

La confiance accordée aux acteurs de l’intérêt général s’accompagne en France d’un besoin accru de transparence. A la question : « quelles raisons vous pousseraient à donner davantage ? », deux des trois premières réponses avancées par les personnes interrogées tiennent à une meilleure connaissance de l’usage des dons et de l’impact concret des actions menées.

Autre levier à mobiliser : les réseaux sociaux. A la question « Comment avez-vous entendu parler de la dernière association à laquelle vous avez donné ? », 26 % des sondés en France mentionnent la notoriété générale de l’organisation. Mais ils ne sont plus que 3 % à indiquer une découverte via les réseaux sociaux, contre 14 % au niveau mondial et 13 % en Europe. Un écart qui incite à réfléchir sur les stratégies numériques des acteurs de la philanthropie.


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