Petite Enfance et vulnérabilité : des fondations prêtes à agir ensemble
Parce qu’elles sont déterminantes pour le développement de l’enfant, les premières années méritent d’être accompagnées avec la plus grande attention. Comment aider chaque enfant à s’épanouir, et plus particulièrement les plus vulnérables d’entre eux ? C’est autour de cette question centrale que la Fondation de France et la Fondation Ronald Mc Donald ont organisé le 26 mai dernier, un webinaire sur le thème « Petit enfance et vulnérabilité », réunissant plusieurs fondations abritées et associations mobilisées sur le terrain.
C’est un paradoxe. Alors que la période des 1000 premiers jours de la vie est unanimement reconnue comme fondamentale dans le devenir physique, psychique, et social de l’enfant, cette tranche d’âge demeure le parent pauvre des politiques publiques. Seulement 5% du budget de l’Education est consacré au monde de la petite enfance et du pré-scolaire. Pour favoriser le développement des tout-petits et surtout permettre aux plus exposés de s’épanouir dans un environnement favorable, le rôle de la philanthropie est donc essentiel.
L’importance de la prévention précoce
« On ne fait jamais assez pour les tout-petits, car à leur âge tout a un impact essentiel. Et rien n’est définitif ! » insiste Marie-Laure Cadart, pédiatre, anthropologue et ancienne experte au sein du comité Enfance de la Fondation de France. En effet, s’il est établi que les mécanismes de la pauvreté s’enclenchent dès les premiers âges de la vie, il est toutefois possible d’enrayer le déterminisme social, grâce aux puissants leviers que sont les soins et l’éducation. Cette prévention précoce est au cœur de l’action des fondations et des associations concernées, qui, soit par la distribution d’aide alimentaire, de produits de soin, des accompagnements à la parentalité ou à l’éveil des tout-petits agissent sur le terrain.
Accompagner les parents pour mieux aider les enfants
Mais pour que ce soutien soit de qualité, il est aussi important d’y inclure les parents. Le premier âge étant caractérisé par sa grande dépendance à son environnement, il est donc tout à fait crucial d’agir de façon complémentaire pour et avec celui-ci afin de créer un cocon sécurisant et bienveillant pour l’enfant. Soutien psychologique, aide au logement ou solution de garde qui permette au parent d’effectuer des démarches … les pistes sont nombreuses. Magali Bragard, co-fondatrice de la toute jeune association MaMaMa, qui distribue depuis le début de la pandémie de covid-19, des colis alimentaires et d’hygiène pour les bébés témoigne : « Pour nous, l’urgence alimentaire est un moyen efficace de prendre soin de façon détournée des mamans en pleine détresse. Et d’apporter autre chose à l’enfant que du lait et des couches. Nous ajoutons dans tous nos colis des jouets, des livres et nous proposons aussi aux mères des rendez-vous informels avec des psychologues. L’enfant est donc une bonne porte d’entrée pour s’occuper plus largement des problèmes rencontrés par le parent. »
Convaincus qu’aider les enfants vulnérables passe par un accompagnement global de leur environnement, les participants au webinaire ont donc pour objectif de renforcer leurs collaborations afin d’agir en réseau et en complémentarité. Pour encourager cette dynamique de coopération, de nouveaux rendez-vous thématiques seront bientôt proposés aux fondations et associations engagées en faveur de la petite enfance.
Les intervenants : Anne Bouvier de la Fondation de France, Thomas Méjean, directeur exécutif de la Fondation Ronald McDonald, Marie-Laure Cadart, médecin pédiatre et anthropologue, Magali Bragard, co-fondatrice de l’association MaMaMa, Joëlle Tenegal, déléguée de la Fondation Meeschaert.
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