Lutter contre les difficultés d’accès à l’éducation à Madagascar
Des richesses naturelles…
Situé dans l’Océan Indien, Madagascar est communément appelé l’Île Rouge du fait de la couleur particulière de sa terre, que vous remarquez dès l’atterrissage de l’avion.
Vanille, lémuriens, pierres précieuses font partie des multiples richesses naturelles de Madagascar, qui en font une île dotée d’une faune et d’une flore unique. Tous ces atouts sont attrayants d’un point de vue touristique, et la croissance de ce secteur d’activité est importante.
Elle dispose également d’autres moyens économiques tels que la pêche, l’agriculture avec l’exploitation du riz, de la vanille, de l’extraction minière et de l’industrie textile. De plus en plus d’industriels viennent délocaliser leurs activités à forte main d’œuvre dans l’île, notamment le textile.
Néanmoins, l’île est l’un des pays les plus pauvres de la planète, avec environ 8 personnes sur 10 vivants sous le seuil de pauvreté. Selon la Banque mondiale, « 92 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. »
Madagascar est aujourd’hui un des pays d’Afrique où la misère et le désespoir se font cruellement ressentir par la population. Cette dernière souffre autant de carences alimentaires, sanitaires, médicales et sociales que du faible développement économique du pays. Développement freiné par une instabilité politique récurrente.
Les infrastructures sont déficientes, les transports mal organisés, et la capitale voit affluer de plus en plus de gens qui cherchent du travail et qui finissent dans les bidonvilles qui l’entourent.
Un accès à l’éducation précaire….
Le système scolaire malgache est tributaire de ces difficultés. De nombreux enfants ne sont pas scolarisés, et selon une étude réalisée par l’Unicef, c’est plus d’un quart des enfants en âge d’aller à l’école primaire, qui n’y va pas. L’Unicef estime à 1 million, le nombre d’enfants exclus du système scolaire.
Dès le début de la scolarisation, seul 10% des quelques 2 millions d’enfants âgés de 3-6 ans ont accès aux classes maternelles publiques, ce qui engendre un manque de préparation à intégrer l’école primaire et accentue le nombre de déscolarisation, dès les premières années.
Selon Paul Rabary, ancien ministre de l’Education, « un enfant en âge d’être scolarisé sur quatre ne va pas à l’école. Par ailleurs, sur dix enfants entrant au primaire, seuls trois arrivent à terminer le cycle complet.»
En effet, même si la situation est meilleure en termes d’accès à l’école primaire, avec environ 75% des enfants qui fréquentent l’école, 1,5 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, parce qu’ils n’ont jamais eu la chance d’y aller ou ont abandonné l’école. Il faut savoir que la plupart des enfants scolarisés abandonnent dans les trois premières années.
Pauvreté, difficultés économiques, crise politique permettent de comprendre ces chiffres. Dans ce pays, c’est surtout une économie de subsistance, où beaucoup de familles n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école ou préfèrent qu’ils travaillent.
Avec un salaire mensuel moyen de 600 000 FMG (30 euros), il reste très difficile pour une famille de financer les frais de scolarité. Les frais mensuels moyens pour une école privée est de 250 000 (12.50 euros), soit plus d’un tiers du salaire.
Ainsi, l‘entrée à l’école est vu comme une véritable chance. Si en France, la scolarisation est un droit, à Madagascar, c’est un privilège.
Une aide internationale…
Des associations de solidarité internationale interviennent régulièrement à Madagascar, dans l’objectif de permettre aux populations de mieux-vivre.
Colorie Ma Vie est une association de solidarité internationale basée à Nancy ,créée en 2010, pour soutenir les populations malgaches. L’association a pour vocation d’agir tant sur la santé, l’éducation, le bien-être et le bien-vivre de la population.
Les fondateurs de Colorie Ma Vie se sont fortement engagés dans des missions à Madagascar depuis 1989 : collecte et distribution de médicaments, création d’une école et d’un dispensaire, demandes de subventions, envois de containers, etc.
La mission qui occupe majoritairement Colorie Ma Vie depuis sa création est le Centre Colorie Ma Vie, situé à Antananarivo, accueillant près de 40 enfants, de 24 mois à 20 ans.
L’objectif est le bien-être quotidien des enfants : les nourrir, les héberger, les scolariser, les faire sourire. Un choix a été fait de les accompagner au plus loin que l’association est en capacité de le faire.
Un partenariat avec la Fondation Webhelp Shared
Le programme d’accompagnement des lycéens et collégiens vise à permettre aux jeunes d’accéder à des études universitaires et/ou des écoles supérieures.
En effet, l’association accueille des enfants dès leur plus jeune âge et au-delà de leur majorité. La philosophie de l’association est de ne pas « abandonner » à leur majorité, mais bien de leur permettre d’assurer leur avenir.
L’association veut donner aux enfants les moyens de suivre les études dont ils rêvent.
Aujourd’hui, ils sont inscrits dans des écoles privées proches du Centre, afin de leur donner une éducation solide. Néanmoins, pour intégrer des écoles supérieures et/ou des études universitaires, il est important de les accompagner au plus tôt en renforcant leurs compétences.
Cette année, trois élèves passent leur bac. Grâce au soutien de la Fondation Webhelp Shared, sous l’égide de la Fondation de France, ils pourront intégrer la filière universitaire qu’ils souhaitent. Les études coûtent extrêmement cher à Madagascar et la majorité des écoles/facultés ne peuvent être accessibles que sur concours. Le programme permet donc aux enfants de suivre des cours particuliers pour leur donner un maximum de chances.
Ce programme permet de donner des perspectives d’avenir aux enfants de Colorie Ma Vie, d’aller au-delà du rêve de chacun.
Auteur : Alexandre Langard, de Colorie ma Vie