Accélération des catastrophes : quelle préparation des sociétés civiles pour se protéger et agir ?
La première conférence organisée par la Fondation de France était consacrée au rôle des associations et fondations lors des urgences. Alexandre Giraud, directeur du mécénat de la Fondation de France, a souligné en préambule la nécessité d’agir conjointement sur la prévention des crises et les réponses à l’urgence, dans un contexte de multiplication des catastrophes et d’incertitude lié au dérèglement climatique.
Au cours de cette table ronde, Véronique de Geoffroy, directrice du groupe URD, a confirmé l’importance de « passer d’une approche réactive à une approche préventive ». Chiffres à l’appui, il apparaît en effet que les inégalités ont un impact direct sur le nombre de morts lors d’une catastrophe naturelle, d’où l’importance d’agir en amont auprès des populations les plus vulnérables.
Gérard Balbastre, responsable de l’équipe du Secours catholique de Cabardès, est revenu sur le rôle des associations et de la société civile lors des inondations dans l’Aude en 2018 – inondations qui ont été suivies d’une pollution massive des sols et du vivant à l’arsenic et aux métaux lourds en raison la présence d’une ancienne mine d’or dans la vallée de l’Orbiel.
Véronique Troit, directrice de la Fondation Croix-Rouge française, a quant à elle relevé « l’apport indispensable de la recherche en sciences sociales, pour produire des connaissances sur ce qui fonctionne en matière de prévention, mais aussi sur ce qui ne fonctionne pas, afin de travailler sur les représentations des populations pour améliorer ces dispositifs ».
Table-ronde animée par @alxgir sur la préparation de la société civile face à l'accélération des #catastrophes : articulation des enjeux #locaux et #globaux, proximité sur le terrain, apport de la #recherche... autant de points abordés pendant cette session. #ForumAsso pic.twitter.com/N8h1h5ukmE
— Fondation de France (@Fondationfrance) October 20, 2022
Philanthropie : des professionnels et des entreprises de plus en plus engagés
Une interview croisée, réalisée par le journaliste Fabrice Lundy (Radio classique) a réuni Frédéric Théret, directeur du développement à la Fondation de France et Lionel Canesi délégué général de la toute récente Fondation des experts comptables. Frédéric Théret a souligné la part grandissante des fondations créées par des entreprises ou des corporations professionnelles au sein du réseau de la Fondation de France. Elles représentent en effet près de la moitié des nouvelles fondations créées. « L’objectif de notre fondation est de fédérer les 21 000 experts-comptables autour d’actions sociétales à impact positif, notamment dans le domaine la santé, de l’écologie et de l’insertion des jeunes » a précisé Lionel Canesi. Conseils de proximité auprès des entreprises, les experts-comptables ont un rôle particulier dans le secteur selon Frédéric Théret : « En plus de leurs engagements spécifiques, ils sont des prescripteurs forts de la philanthropie, en accompagnant notamment des TPE et PME dans des actions de mécénat. ».
#ForumAsso | Interview croisée menée par @FabriceLundy avec @LionelCanesi,
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président du @CSOEC et @ftheret, directeur du développement de la #FondationDeFrance. pic.twitter.com/nupN8kvi2B
Environnement : une transition plus juste grâce à la participation citoyenne
Animée par Laetitia Bertholet, responsable du département transition écologique et solidaire à la Fondation de France, cette table ronde était dédiée au sujet de la participation citoyenne comme levier d’une transition écologique plus juste et solidaire. « Impliquer le plus grand nombre de citoyens, et notamment les plus vulnérables dans les problématiques environnementales est essentiel pour que la transition soit bénéfique pour tous. » a insisté Laetita Bertholet.
La crise écologique actuelle révèle de façon criante l’imbrication complexe entre écologie, démocratie et lutte contre la précarité. Trop souvent décorellées, l’urgence climatique et la lutte contre la pauvreté peuvent aller de pair, et cela notamment grâce à de nouvelles formes de gouvernance participative.
Pour favoriser la participation de tous, il faut agir à la bonne échelle. Paul Carlberg-Ellen de l’association Vents d’Ouest qui œuvre pour transformer un quartier de Caen en quartier durable, témoigne : « Plus on se sent directement concerné, plus on a envie de s’engager. La solution est donc de ramener les enjeux écologiques à une échelle de proximité, plus compréhensible par tous et où chacun entrevoit la possibilité d’agir. »
La mise en place d’une participation citoyenne demande aussi « beaucoup de confiance, de temps et de compétences suffisantes pour appréhender la réalité des enjeux et les solutions à envisager. Il est donc parfois nécessaire de prévoir pour les plus vulnérables un accompagnement spécifique qui leur permettre de faire entendre leurs voix » explique Céline Vercelloni, responsable d’ATD Quart Monde.
Pour conclure sur une note optimiste, tous les intervenants exprimaient une conviction commune : en misant sur le récit d’une sobriété joyeuse, conviviale et à l’écoute des besoins de chacun, la transition écologique peut être l’occasion de réinventer une nouvelle cohésion sociale pour un monde plus juste, apaisé et solidaire.
[2/2] Et c’est à travers ce prisme-là que nous pouvons travailler à un nouveau récit de société." Laetitia Bertholet, responsable du département transition écologique et solidaire à la #FondationDeFrance pic.twitter.com/NhHIFR9zgN
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