Au palais de la femme, une participation au carré !
Ils étaient 100 – bénévoles, professionnels, associatifs – réunis le 26 septembre 2018 au Palais de la femme à Paris, pour un vaste brainstorming. Au cœur de leurs débats : la préparation d’un grand événement participatif… sur la participation. Explications.
Il y a Marie, qui anime une association de personnes âgées. Il y a Pierre, bénévole Fondation de France dans le Nord. Il y a Ali, chargé de mission éducation dans une collectivité territoriale. Il y a aussi Noella, ancienne chômeuse membre du réseau « Territoire zero chômeur de longue durée », et Philippe, membre d'un groupement d'entraide mutuelle d'usagers en santé mentale. Ou encore Sonia, sociologue qui pilote une recherche-action avec des malades…Tous réunis ce matin de septembre au Palais de la Femme, à Paris.
Leur point commun : la participation est leur affaire. Chacun dans ses fonctions, dans ses domaines … met en pratique des principes d’implication des personnes vulnérables, de co-construction des solutions. Et tous souhaitent développer leur « culture » et leur savoir-faire en la matière. Ils ont répondu présent à l’appel de la Fondation de France, qui les invitait à réfléchir collectivement aux contours d’un grand événement, dédié au sujet.
La participation ? ADN du monde associatif
« Depuis sa création en 1969, la Fondation de France soutient le monde associatif dans tous les secteurs de l’intérêt général, soulignait Claire Boulanger, experte solidarité à la Fondation de France, en ouverture de la journée. Or s’il y a bien un ADN commun à l’ensemble du monde associatif, c’est l’idée d’engagement, d’implication dans la société, bref de participation. Mieux encore, aujourd’hui ces dimensions se retrouvent dans les politiques publiques territoriales, dans le secteur de la recherche scientifique avec les patients, mais aussi dans le monde économique avec le développement de l’ESS. C’est un mouvement de fond : les gens ne veulent plus rester passifs dans la marche du monde. Glisser un bulletin dans l’urne tous les 5 ans ne les satisfait plus ! »
Pour autant, la participation de tous et de chacun ne se décrète pas. Parce qu’elle déplace les lignes, parce qu’elle fait émerger des contre-pouvoirs, elle est trop souvent détournée, réduite à une simple consultation. Ou à des outils techniques, qui laissent les plus démunis sur le bord de la route. « Comment développer des modes de participation authentique, au service de la transformation du monde ? » C’est le sujet du grand événement organisé par la Fondation de France, à l’occasion de ses 50 ans, en mars 2019.
Un événement co-construit
Quelles seront les modalités de cette journée ? « Nous savons ce que nous ne voulons pas : un colloque traditionnel où des experts professionnels transmettent un savoir, précise Marion Ben Hammo, responsable du programme démarches participatives. Quant à ce que nous voulons, il s’agit de le construire avec les futurs participants ! ». Tables rondes, ateliers, séances de prototypages… cette première journée a permis de faire émerger les lignes de force de l’opération. « Avec trois exigences partagées, poursuit Marion. L’ouverture d’abord : la journée sera ouverte aux « praticiens » mais aussi aux usagers, aux observateurs, aux acteurs publics ou privé qui restent à convaincre. Le partage d’expériences ensuite : tous les contributeurs veulent témoigner des succès et des échecs, s’inspirer mutuellement… La convivialité enfin : dans sa forme, la journée devra être festive et chaleureuse ».
Des bases solides, pour continuer à imaginer et à construire… ensemble !