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Événement
Contre la terreur et l’oubli : la musique pour mémoire universelle
10/11/2020
Le 13 novembre 2020, cinq ans après les attentats du Bataclan, le poème symphonique « Il fait novembre en mon âme » était diffusé pour la première fois. Cette œuvre, initiée par les parents de Stéphane tué lors des attentats, a vu le jour grâce à l'action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France.
Quand les toutes premières notes résonneront dans la grande salle Pierre Boulez, c’est sans doute une émotion intense et un sentiment d’aboutissement qui habiteront les parents de Stéphane, mort au Bataclan, les commanditaires de « Il fait novembre en mon âme ». Car la création de ce poème symphonique, dont le titre fait référence à un célèbre poème de Émile Verhaeren, est le fruit d’un long chemin marqué par la douleur de la perte d’un enfant, la volonté de dépasser cette souffrance, et des échanges entre la famille et les artistes.
Faire du drame individuel une œuvre universelle pour l’Histoire
Le 13 novembre 2015, la vie de Louise Albertini et Julien Thomast bascule lorsqu’ils apprennent que leur fils et beau-fils, Stéphane, est mort sous les balles des terroristes au Bataclan.
En 2017, ils visitent l'exposition « Le chemin vers Guernica » de Picasso à Madrid. Ce jour-là, face au célèbre tableau du peintre espagnol, leur projet naît. « Guernica, c’est un jour et un lieu précis, celui du bombardement d’une petite ville basque, qui, sous le pinceau de Picasso, atteint l’universel : l’horreur de la violence, la douleur et la révolte face à la folie humaine, mais aussi la lumière et l’espoir, rappelle Louise Albertini. C’est une multitude de drames individuels qui sont aujourd’hui inscrits dans l’Histoire, et partagés par tous ». Face au tableau de Picasso, Louise et son mari font le projet d’une grande œuvre d’art, en mémoire des victimes du terrorisme.
Ils imaginent alors une commande publique, sollicitent la présidence de la République, le ministère de la Culture. Mais malgré un accueil toujours chaleureux, le dossier n’avance guère. « Nous continuions à prospecter et à rencontrer des peintres, explique Louise Albertini. Je tombe alors sur le travail de l’historien Patrick Boucheron, et son ouvrage « Conjurer la peur- Essai sur la force politique des images ». Notre projet s’inscrivait précisément dans cette perspective. Je l’ai contacté et il a immédiatement soutenu notre idée. Il nous a alors orientés vers l'action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France. Ce fut une rencontre décisive. »
Une œuvre musicale portée par un compositeur originaire des deux rives de la Méditerranée
Progressivement, le projet d’une œuvre musicale émerge. « Là où un tableau, après un temps d’exposition, risque d’être rangé dans la réserve d’un musée, une composition est immatérielle : elle peut à tout moment être reprise et interprétée en tout lieu de la planète, souligne Louise Albertini. Or nous souhaitons que cette création vive au-delà des commémorations du 13 Novembre, en hommage à toutes les victimes du terrorisme, partout dans le monde. La musique est un langage universel. Et elle nous a aidé à exprimer ce qui était si difficile à mettre en mots ».
Grâce au médiateur des Nouveaux commanditaires, Bruno Messina, musicien et directeur artistique du Festival Berlioz, les parents de Stéphane rencontrent le compositeur franco-libanais Bechara El Khoury. « Nous avons été séduits par son écriture, accessible, empreinte d’une force émotionnelle capable d’évoquer la violence comme la consolation et l’espoir… Mais aussi par ses origines franco-libanaises, au croisement des cultures méditerranéennes. Nous avons longuement échangé avec lui, et fait le pari de lui confier le projet ».
La proposition a immédiatement rencontré l’intérêt de l’Orchestre de Chambre de Paris, une formation engagée dans de nombreuses actions citoyennes.
Cette création mondiale devait initialement être jouée en public, salle Gaveau le 10 novembre. En raison du contexte sanitaire, le concert se déroulera sans public mais sera capté par la Philharmonie de Paris, pour une diffusion en ligne le 13 novembre, et ultérieurement sur France Musique et Arte Concert. « Nous sommes heureux que l’œuvre voie le jour pour cette date anniversaire… mais dès que la situation sanitaire le permettra, nous rêvons bien sûr d’une représentation publique. Réunir des hommes et des femmes qui partagent l’émotion et la beauté, c’est le pouvoir de la musique ! »