Début 2022, l’association Deux Bouts inaugurait son Chantier d’insertion par l’activité économique : une ferme de produits bios située à Vayres, à quelques kilomètres de Libourne. Avec un double objectif : proposer un parcours de réinsertion aux personnes précaires et contribuer au « bien manger » sur le territoire. Un projet soutenu par la Fondation de France dans le cadre de l’appel à projets Vendanges d’Idées en 2021.
Insertion et précarité alimentaire constituent deux problématiques majeures sur le territoire Nord-Gironde. Baptisée « croissant de la pauvreté », la région compte paradoxalement très peu d’associations d’accompagnement vers le logement et l’emploi. Par ailleurs, le territoire ne dispose que de trois jours d’autonomie alimentaire et comme partout en France, les habitants aspirent à une alimentation plus saine. La Ferme Deux Bouts a été pensée pour répondre à ces deux enjeux : former des personnes éloignées de l’emploi au métier du maraîchage, tout en proposant aux habitants de la ville des fruits et légumes bio (la ferme est agréée AB) à l’échelle locale. Pour cela, les salariés de la Ferme ont déjà monté 2 000m2 de serre et planté 200 arbres fruitiers avec des écoliers lors de l’opération « un arbre / un enfant ».
Deux Bouts, association d’insertion par le logement et le travail
Le projet est porté par l’association girondine Deux Bouts, co-créée en 2017 par Stéphane Boutin (président de l’association), Nicolas Chastel et Madeleine Liner. Leur objectif : accompagner les personnes qui ont subi des ruptures dans leur parcours et qui risquent de sombrer dans la grande précarité. La structure accueille aujourd’hui 16 personnes : sortants de l’ASE, femmes divorcées ayant vécu des violences conjugales, ou encore travailleurs dormant dans leur voiture. Ces personnes ont accès à un logement en sous-location et à un emploi à la Ferme, en chantier d’insertion. Elles sont orientées vers l’association Deux Bouts directement par les services sociaux (CCAS, Pôle Emploi…) et accueillies pour une durée maximum de deux ans. Le temps nécessaire à l’association pour faire un travail de fond et traiter en parallèle tous les enjeux via un suivi personnalisé : logement, emploi, mobilité, santé, accès aux droits… afin de construire un nouveau projet de vie pérenne.
Et après ?
En 2022, la structure souhaite accueillir 24 personnes. Au-delà, Deux Bouts ambitionne d’essaimer son modèle en ouvrant deux nouvelles antennes sur le département en 2023 et trois autres en 2024, toujours avec une ferme biologique en Chantier d’insertion. La structure souhaite aussi ouvrir une épicerie solidaire à Libourne afin de vendre les fruits et légumes et de rendre ainsi les produits bio et locaux accessibles à tous. Une trajectoire qui vise l’autonomie financièrement d’ici trois ans. Les salariés de l’association aimeraient enfin faire de la ferme un tiers-lieu où les habitants viendraient se rencontrer et devenir ainsi un point de rassemblement sur le territoire. Réinsertion, alimentation, lien social : tout est lié !
