Explorer et valoriser les synergies entre les arbres et les cultures… c’est la vocation du programme Agroforesterie. Pour leur quatrième édition, en septembre 2018, les rencontres de l’Agroforesterie organisées par la Fondation de France portaient sur les interactions entre arbres et élevage.
Planter ou maintenir des arbres dans les pâturages ? C’est l’assurance de favoriser la rétention d’eau en sous-sol, atténuant ainsi l'effet des périodes de sécheresse. C’est ce qu'a montré – entre autres conclusions – l’un des projets de recherche financé par la Fondation de France, et mis en avant lors des 4èmes Rencontres des agroforesteries tempérées. « Depuis 2011, nous avons soutenu 50 thèses de doctorants et post-doctorants sur l’agroforesterie, explique Thierry Gissinger, responsable du programme Environnement à la Fondation. Des recherches tous azimuts : techniques, économiques ou sociologiques… car l’enjeu est d’encourager au développement de ce modèle encore peu étudié, mais qui constitue l’une des voies vers l’agro-écologie. »
Croiser les savoirs
Chaque année, les lauréats de l’appel à projets se retrouvent lors de deux jours d’échanges organisés par la Fondation de France avec des partenaires emblématiques, tel l’INRA. Avec le temps, le public s’est élargi et diversifié. Parmi la centaine de participants, on compte désormais des agriculteurs, des conseillers agricoles, des représentants de collectivités territoriales ou d’agences de l’eau et même des urbanistes. Conséquence ? L’objectif de l’événement a évolué. « Il ne s’agit plus seulement de montrer ce qui se fait en matière de recherches autour des agroforesteries en milieux tempérés, poursuit Thierry Gissinger. Nous voulons aussi favoriser le croisement des savoirs, notamment entre chercheurs et acteurs sur le terrain, pour que chacun puisse apprendre des autres. »
Faire dialoguer chercheurs et agriculteurs
Le programme de la quatrième édition, consacrée à agroforesterie et élevage, témoigne de cette ambition. Plusieurs visites de fermes étaient ainsi prévues pour nourrir les échanges entre scientifiques et praticiens. Des ateliers thématiques avaient également été organisés sur le site de l’INRA Nouvelle Aquitaine Poitiers avec deux autres partenaires : la Scop AGROOF et l’association Prom’Haies. Tous trois privilégiaient une approche concrète, autour de thèmes comme l’introduction des « arbres tétards » dans les exploitations d’élevage.
Ces échanges répondent à de vrais besoins, comme le démontre le succès croissant des Rencontres. « Une dynamique se met en place, confirme Thierry Gissinger. Nous réfléchissons maintenant aux moyens de la conforter. Par exemple en finançant le passage de la recherche à l’expérimentation, par des groupes d’agriculteurs ».