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Des philanthropes de plus en plus jeunes

19 may 2025

L’envie d’agir pour l’intérêt général touche une population de plus en plus jeune : en 20 ans, la part des fondatrices et fondateurs de moins de 35 ans a doublé, apportant une dynamique nouvelle au secteur. Témoignages de 3 de ces jeunes créateurs de fondations.


Charles, président de la Fondation HFCGB.24

Dès le début de mes études, je me suis engagé dans différentes associations pour aider les personnes les plus démunies.

J’ai notamment souvent participé à des maraudes. Après le rachat de mon entreprise, j’ai souhaité aller plus loin dans mon engagement. J’ai été profondément marqué par la Théorie de la justice de John Rawls, dans laquelle il défend une société fondée sur une justice redistributive qui réduirait les inégalités. J’ai choisi d’apporter une attention particulière aux enfants, car plus de 3 000 d’entre eux vivent sans abri en France et on ne peut rester impuissant face à cela. 

« L’ambition de la fondation est de soutenir des solutions innovantes pour lutter contre la grande précarité. »

J’ai créé ma fondation en 2024, à 36 ans. C’est effectivement assez tôt dans un parcours mais, après des années d’engagement et face à la résignation générale vis-à-vis de la grande pauvreté, c’était pour moi une évidence. Je ne voulais pas que ce soit un projet uniquement personnel, et comme j’ai une relation très proche avec mes filleuls, qui ont entre
un et cinq ans, je me suis dit que ce projet de fondation serait une belle manière de nous réunir. C’est pourquoi je l’ai appelée la Fondation HFCGB.24, un nom qui reprend les premières lettres de leurs prénoms. Pour l’instant, les parents représentent les enfants au sein du comité exécutif mais l’objectif est que plus tard, ils prennent le relais.

Pour agir le plus efficacement possible, nous privilégions le soutien à des projets innovants en investissant dans des initiatives à fort impact, même risquées, plutôt que dans des dépenses de fonctionnement dans des structures bien établies. Nous avons mis en place des appels à projets simplifiés, une transparence publique de nos comptes et une approche basée sur la confiance et la souplesse pour aider au mieux les associations… Ces choix reflètent une tendance de fond : une nouvelle génération de philanthropes émerge, avec une volonté d’expérimenter et d’agir sur le long terme. Avec encore plusieurs décennies devant moi et cette perspective de transmission, je vois cette fondation comme un engagement au service d’un monde plus juste et solidaire.


Emmanuelle Oudéa, présidente de la Fondation En revanche

En 2023, à 32 ans, j’ai créé la “Fondation En revanche” qui soutient des projets d’accompagnement scolaire et parascolaire. Je l’ai fait d’abord car j’ai eu la chance de recevoir de l’argent de famille et il m’a paru important de le mettre au service des autres, plus particulièrement des jeunes auprès de qui j’étais déjà engagée depuis longtemps.

Mon engagement a commencé en tant que professeure au collège, puis comme bénévole et cofondatrice d’une école d’informatique pour les femmes. Puis j’ai monté ma propre association à destination des 15-18 ans autour de l’engagement citoyen et de l’orientation.

« En tant que jeune fondatrice, je suis attachée à une philanthropie très inclusive et ancrée sur le terrain. »

Mon approche est complémentaire : avec l’association, j’agis directement ; avec la fondation, je soutiens des projets qui opèrent sur d’autres terrains. Seul, on ne peut pas tout.
Créer du lien, provoquer des rencontres entre des gens qui ne se côtoient pas habituellement : c’est ce qui compte le plus pour moi. En tant que jeune fondatrice, je suis attachée à une philanthropie très inclusive et ancrée sur le terrain. Je suis connectée aux actions et aux gens que je soutiens : c’est important d’être cohérent et de ne pas vivre dans une bulle. D’ailleurs, ma vie professionnelle en tant que responsable emploi, éducation et insertion à la Préfecture d’Île-de-France, et mon engagement sont liés. Ils se nourrissent l’un l’autre.

Pour autant, il y aussi de grands moments de découragement. Ce n’est pas évident de s’engager quand on est jeune alors que le monde est angoissant et l’avenir incertain. J’ai parfois eu envie de baisser les bras. Mais j’ai compris qu’on peut agir à travers de petites actions, avec de petits moyens. Ma fondation n’est pas énorme mais mon engagement va au-delà.
Je sais que je ne vais pas changer le monde mais au moins susciter le dialogue, le débat, la mixité sociale, l’ouverture à l’autre, la cohésion… Au-delà du geste financier, l’action philanthropique, c’est donner de son temps, de son âme. C’est une manière de s’impliquer, d’être citoyen et c’est cette voix que la nouvelle génération peut porter.


Olivier Camino, président de la Fondation Altitudes, abritée sous l'égide de la Fondation Caritas France

Issu du monde de l’entrepreneuriat, j’ai toujours été convaincu que l’éducation joue un rôle fondamental pour construire une société plus harmonieuse, mieux préparée face aux fortes mutations et défis du monde d’aujourd’hui. Foundever, l’entreprise que j’ai cofondée, spécialisée dans la gestion de l’expérience client, est présente dans 45 pays et emploie 150 000 collaborateurs. Elle aide des milliers de personnes issues de milieux défavorisés à accéder à la formation et à l’emploi (foundever.org). Par ailleurs, mon implication dans le réseau Ashoka et mon soutien à des initiatives comme l’école Simplon.co, qui promeut une inclusion numérique pour tous, ont renforcé ma conviction que l’éducation est la clé de voute de l’Égalite et du bien vivre ensemble.

« L’éducation joue un rôle fondamental pour construire une société plus inclusive. »

En créant la Fondation Altitudes  en 2024 avec mon épouse Dorothée Camino Dalaine, j’ai voulu structurer et amplifier cet engagement. Chaque année, 90 000 jeunes quittent le système scolaire français sans diplôme. Les indicateurs montrent que la France est un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE en matière scolaire. Face à ce constat, notre objectif est de soutenir des projets ambitieux et structurés pour prévenir le décrochage scolaire et assurer une éducation plus juste pour tous. Ecolhuma, Sport dans la Ville et ZUPdeCO sont les premières associations que nous soutenons. Au-delà du financement pluriannuel à la structure, nous mettons à la disposition des associations que nous accompagnons nos expertises en organisation et en gestion des ressources humaines et technologiques.

Je pense qu’aujourd’hui, une nouvelle génération de philanthropes émerge, agile et orientée vers des objectifs mesurables. Avec la fondation Altitudes, mon objectif est d’être un partenaire humble et exigeant, véritable « partenaire de cordée », en accompagnant les transformations profondes et nécessaires de notre système éducatif, pour offrir à chaque jeune une meilleure chance de réussite.