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Lever les freins à la mobilité pour lutter contre la solitude

En France, sept millions de Français (soit 13% de la population) souffrent d’isolement. Un constat inquiétant, dévoilé par l’Observatoire de la philanthropie dans son étude Solitudes 2019, avec cette année un focus sur la mobilité.

Paradoxe : alors que les moyens de communication, notamment numériques, explosent… l'isolement continue de progresser en France. Depuis 2010, l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France mène régulièrement l’enquête sur le sujet. Les résultats de l’édition 2019, comparés aux enquêtes de 2016, sont sans appel. L’isolement concerne 7 millions de français, il a progressé de 3 points. Ces personnes n’ont aucun réseau de sociabilité actif (famille, amis, voisins, association, collègues de travail pour ceux qui exercent une activité).

Isolement ou solitude, de quoi parle-t-on ?

L’étude Observatoire de la philanthropie / Crédoc s’appuie sur la distinction entre l’isolement, défini comme un « phénomène mesurable, renvoyant à une situation concrète », et la solitude renvoyant à un sentiment et à un vécu plus subjectif.

Des actifs de plus en plus isolés

Pour la plupart de ces cercles, les indicateurs sont au rouge. Le réseau des amis par exemple, traditionnellement considéré comme le plus important par les Français, se délite pour les plus fragiles : les chômeurs (-8 points) et les personnes à bas revenus (-5 points). L’engagement associatif régulier recule lui aussi en moyenne de 4 points. Quant aux relations amicales avec les collègues, elles connaissent également un tassement : la proportion d’actifs qui voient régulièrement leurs collègues en dehors du travail, a diminué de 34% à 30% en 2019. En cause ? Les évolutions du travail, avec le développement de contrats précaires, de temps partiels, d’horaires décalés… qui ne favorisent pas la construction de liens stable. Reste la famille, qui est le premier cercle relationnel pour une majorité de personnes interrogées. Les témoignages et les données rassemblées par le Credoc le montrent : les situations d’extrême isolement sont toujours le fruit d’un enchainement d’évènements : départ du domicile parental, violences conjugales, perte d’emploi ou précarité, absence de relation amoureuse, maladie ou handicap, déménagement dans un territoire enclavé… C’est le cumul de deux, trois, quatre de ces difficultés qui font sombrer dans la solitude.

Internet, facteur de socialisation ?

Outre la fréquence des contacts réels avec les différents réseaux de sociabilité, l’enquête mesure également les contacts par courrier, téléphone ou internet, avec les amis et les membres de la famille éloignés. Les contacts dématérialisés sont d’autant plus fréquents qu’on rencontre réellement ses amis ou sa famille. Seuls 20% de ceux qui ne voient pas les membres de leur famille les contactent régulièrement par un autre biais (contre 74% en moyenne dans l’ensemble de la population ou 88% de ceux qui les voient plusieurs fois par semaine). Pour autant, les personnes isolées ont besoin d’un accès internet fiable. Face à l’éloignement des services publics et au développement de l’e-administration, l’existence de zones blanches constitue un véritable empêchement pour les personnes isolées, notamment des territoires ruraux. Pour ceux qui accèdent à la culture via internet ou développent une sociabilité « en ligne », une couverture internet fiable et de bonne qualité est parfois la dernière fenêtre sur le monde extérieur.

La mobilité, facteur clef de sociabilité

Cette année, la Fondation de France et le Crédoc ont voulu explorer plus précisément les enjeux de mobilité face à l'isolement. Car avec le développement des métropoles, le déplacement des emplois à la périphérie des villes, le coût du logement, la démocratisation de la voiture, la réorganisation des services publics… tout converge depuis 50 ans pour faire de la mobilité une norme sociale incontournable. La vie sociale autrefois concentrée dans « le village, l’immeuble, la rue ou  le quartier » a laissé place à des réseaux plus diffus et plus éclatés. Résultat : la mobilité conditionne désormais l’accès au travail, au logement, à l’éducation, aux loisirs, mais aussi la possibilité de faire ses courses ou de se soigner. Elle est devenue incontournable pour s’intégrer, entretenir et développer une sociabilité.

Mais nous ne sommes pas égaux face aux déplacements. Les résultats de l’étude Solitudes 2019 le montrent : la corrélation entre isolement relationnel et faible mobilité se vérifie systématiquement. Les personnes en situation d’isolement affichent des taux de mobilité inférieurs à ceux du reste de la population ; elles ont moins l’usage d’une voiture et déclarent plus souvent ne pas avoir de transport en commun à proximité de leur domicile ou avoir des difficultés pour y accéder. Plus que les autres, elles vivent les transports comme insécurisants, anxiogènes et fatigants. Les difficultés liées aux déplacements aboutissent à des renoncements, parfois graves. Plus d’une personne sur trois a ainsi été confrontée à cet « empêchement », renonçant à visiter des proches, à effectuer des démarches administratives ou des examens médicaux, à accepter un emploi ou une formation, à pratiquer un loisir ou à vivre une relation sentimentale. 

Lever les freins à la mobilité, c’est donc lutter contre la solitude. Un constat qui doit mener les acteurs privés, associatifs et publics à développer de nouveaux services d’aide à la mobilité : de l’organisation de transports publics aux garages solidaires, en passant par l’aide au co-voiturage, ou au financement du permis de conduire…  Sans oublier ceux qui sont dans l’incapacité physique ou psychique de se déplacer, pour qui le développement de services itinérants et à domicile est parfois le seul lien avec le monde extérieur.

Aider à la mobilité et à l'emploi avec le garage solidaire du bassin minier

Cette idée a été portée par des jeunes soucieux de répondre à la problématique de mobilité sur leur territoire. Le projet de Garage Solidaire du Bassin Minier est destiné aux personnes bénéficiaires de minima sociaux et aux demandeurs d’emploi, pour faire réparer ou réparer eux-mêmes leur véhicule à moindre coût, en bénéficiant du matériel et des compétences nécessaires. Il leur propose également la location de voitures à moindre coût. Ce projet qui vise à favoriser la mobilité et l’accès à l’emploi, en crée également : sept salariés animent aujourd’hui le garage.

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